Nicolas Schöffer. Rétroprospective, exposition-spectacle consacrée à l’artiste français d’origine hongroise Nicolas Schöffer (1912-1992) – la première dans un musée français depuis près de 50 ans – propose d’explorer une oeuvre dont la démarche révèle un état d’esprit tourné vers une recherche permanente, en phase – voire en avance – avec la culture scientifique et l’environnement technologique de son temps.
De son vivant, les innovations de Nicolas Schöffer ont suscité des réactions immédiates et l’ont porté à un degré de notoriété que peu d’artistes de sa génération ont connu. Exposé par la galeriste Denise René à Paris, il bénéficie très tôt d’une première exposition personnelle au musée des Arts décoratifs en 1963, deux ans après la construction de sa célèbre Tour Spatiodynamique Cybernétique et Sonore à Liège. En 1964, son travail est montré aux Pays-Bas, au Stedelijk Museum à Amsterdam puis à Eindhoven au
Stedelijk Museum van Abbemuseum. En 1965, pour la première fois aux États-Unis, c’est une exposition conjointe qui lui est consacrée avec Jean Tinguely au Jewish Museum de New York. Celle-ci voyagera d’une côte à l’autre les années suivantes. Célébré ou détesté, il remporte le Grand prix de sculpture de la Biennale de Venise en 1968.
Cette reconnaissance, qui se traduit également par une forte présence médiatique, contraste aujourd’hui avec le relatif oubli dans lequel Nicolas Schöffer est tombé petit à petit.
L’époque qu’incarne Nicolas Schöffer est celle de la Reconstruction et des Trente Glorieuses, quand la société tout entière imaginait son futur comme le fruit de progrès exponentiels et l’accroissement de savoirs de mieux en mieux partagés. Pour exemple : dès la fin des années 1940, il embrasse les recherches les plus novatrices – la cybernétique –, et en fait le point de départ d’une réflexion sur les buts et les moyens de l’art qui bouleversera radicalement son aspect et ses procédures. Alors qu’il crée des sculptures animées depuis plus de quinze ans, il monte Kildex, le premier spectacle cybernétique à l’Opéra de Hambourg en 1973, accompagné, entre autres, par le compositeur Pierre Henry et la danseuse Carolyn Carlson. Artiste pluridisciplinaire, enseignant, essayiste, il s’intéresse aussi à l’urbanisme, participe à la fondation du Groupe International d’Architecture Prospective (GIAP) et concourt pour les grands projets urbains des halles ou du Centre Pompidou. Son influence se retrouve aussi dans la culture populaire, notamment à travers les décors qu’il réalise pour la boîte de nuit le Voom-Voom à Saint-Tropez ou des émissions de télévision, ou encore avec le Lumino, édité par la firme Philips avec laquelle il collabore pendant plus de vingt ans.
Stedelijk Museum van Abbemuseum. En 1965, pour la première fois aux États-Unis, c’est une exposition conjointe qui lui est consacrée avec Jean Tinguely au Jewish Museum de New York. Celle-ci voyagera d’une côte à l’autre les années suivantes. Célébré ou détesté, il remporte le Grand prix de sculpture de la Biennale de Venise en 1968.
Cette reconnaissance, qui se traduit également par une forte présence médiatique, contraste aujourd’hui avec le relatif oubli dans lequel Nicolas Schöffer est tombé petit à petit.
L’époque qu’incarne Nicolas Schöffer est celle de la Reconstruction et des Trente Glorieuses, quand la société tout entière imaginait son futur comme le fruit de progrès exponentiels et l’accroissement de savoirs de mieux en mieux partagés. Pour exemple : dès la fin des années 1940, il embrasse les recherches les plus novatrices – la cybernétique –, et en fait le point de départ d’une réflexion sur les buts et les moyens de l’art qui bouleversera radicalement son aspect et ses procédures. Alors qu’il crée des sculptures animées depuis plus de quinze ans, il monte Kildex, le premier spectacle cybernétique à l’Opéra de Hambourg en 1973, accompagné, entre autres, par le compositeur Pierre Henry et la danseuse Carolyn Carlson. Artiste pluridisciplinaire, enseignant, essayiste, il s’intéresse aussi à l’urbanisme, participe à la fondation du Groupe International d’Architecture Prospective (GIAP) et concourt pour les grands projets urbains des halles ou du Centre Pompidou. Son influence se retrouve aussi dans la culture populaire, notamment à travers les décors qu’il réalise pour la boîte de nuit le Voom-Voom à Saint-Tropez ou des émissions de télévision, ou encore avec le Lumino, édité par la firme Philips avec laquelle il collabore pendant plus de vingt ans.
Nicolas Schöffer personnifie ainsi une décennie où le futur est encore investi par ses contemporains.
L’oeuvre et la pensée prospectives de Nicolas Schöffer trouvent cependant une actualité nouvelle à l’heure où de nouvelles anticipations cybernétiques se font jour, et façonnent à nouveau notre univers matériel (la société de l’information, les nouvelles cultures numériques) comme nos imaginaires (le village global, le post-humain). L’exposition proposée au LaM permet ainsi d’explorer l’univers d’un artiste dont le travail fait écho aux préoccupations de la jeune création contemporaine. C’est d’ailleurs à ce titre que Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains (Tourcoing) s’est associé au projet dans le cadre d’un partenariat.
Développée selon neuf chapitres, l’exposition prend le parti de la “prospective” plutôt que de la “rétrospective” à travers une sélection de sculptures, de peintures, de dessins et de documents emblématiques de son oeuvre, dont des inédits provenant directement de l’atelier et du fonds d’archives de
l’artiste. Ses projets les plus exploratoires et ses collaborations expérimentales transdisciplinaires avec les architectes, les musiciens, les chorégraphes, les scientifiques ou les industriels de son temps sont complétés par des documents d’époque – films, photographies, magazines, publicités – réinscrivant chacun d’entre eux dans son contexte de création, de diffusion et de réception.
L’oeuvre et la pensée prospectives de Nicolas Schöffer trouvent cependant une actualité nouvelle à l’heure où de nouvelles anticipations cybernétiques se font jour, et façonnent à nouveau notre univers matériel (la société de l’information, les nouvelles cultures numériques) comme nos imaginaires (le village global, le post-humain). L’exposition proposée au LaM permet ainsi d’explorer l’univers d’un artiste dont le travail fait écho aux préoccupations de la jeune création contemporaine. C’est d’ailleurs à ce titre que Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains (Tourcoing) s’est associé au projet dans le cadre d’un partenariat.
Développée selon neuf chapitres, l’exposition prend le parti de la “prospective” plutôt que de la “rétrospective” à travers une sélection de sculptures, de peintures, de dessins et de documents emblématiques de son oeuvre, dont des inédits provenant directement de l’atelier et du fonds d’archives de
l’artiste. Ses projets les plus exploratoires et ses collaborations expérimentales transdisciplinaires avec les architectes, les musiciens, les chorégraphes, les scientifiques ou les industriels de son temps sont complétés par des documents d’époque – films, photographies, magazines, publicités – réinscrivant chacun d’entre eux dans son contexte de création, de diffusion et de réception.
Commissariat
Arnauld Pierre, commissaire invité, professeur en histoire de l’art à l’université Paris-Sorbonne
(Paris IV)