La Gambiarra est un terme brésilien qui désigne une intelligence pratique, nécessaire pour résoudre un problème du quotidien avec les moyens du bord. Ce projet porte ainsi sur la réinvention des objets.
Dans un contexte économique et écologique complexifié, nombreux sont les projets de jeunes designers qui interrogent la justesse et la légitimité d’une nouvelle production d’objets qui viendrait s’ajouter à tout ce qui existe déjà. Le projet de Basile de Gaulle et Romée de La Bigne s’inscrit dans ce mouvement mais avec une grande singularité. Ils imaginent un ensemble d’artefacts qui proposent des qualités, plutôt que des fonctions. Partis d'un regard sur les pays en voie de développement où l’absence de produits manufacturés stimule l’intelligence et où chaque objet à le potentiel d'en devenir un autre, les deux jeunes designers conçoivent alors des « objets- qualités » qui remettent en question les modes d’emploi conventionnels. Ces objets potentiels – faire tourner, produire de la chaleur, par exemple – n’induisent aucune fonction particulière, mais laissent de la place au geste et à l’imagination de chacun. Ils deviendront des « objets-fonction » au travers de la créativité et de la capacité à innover de l’usager. Le rôle du designer est ici inversé, plutôt que de concevoir des objets dont les fonctions se complexifient chaque jour davantage, ils imaginent des objets-éléments qui sont un point de départ, un potentiel, susceptibles de s’adapter à des environnements spécifiques et des besoins personnels
Exposition présentée du 15 mai au 15 octobre 2014
Dans l’aile des communs, rez-de-chaussée