L’exposition « Bissière, figure à part », réalisée en coproduction avec le Musée de Lodève et grâce à l’étroite collaboration de la famille de l’artiste, est proposée à l’occasion du cinquantenaire de la disparition du peintre Roger Bissière (Villeréal, Lot-et-Garonne, 1886 - Boissiérettes, 1964). A ce titre, elle s’inscrit dans le cadre des commémorations nationales 2014 du Ministère de la culture.
Originaire de la région Aquitaine et profondément attaché à son Lot natal, terre d’inspiration et de création autant que refuge au contact direct avec la nature, Roger Bissière débuta ses études artistiques à l’École des Beaux-Arts de Bordeaux avant de les poursuivre à Paris où il exposa dans les plus grandes galeries d’avant-garde.
Bordeaux se devait donc d’honorer ce grand artiste encore mal connu du grand public bien qu’il ait représenté la France en 1964 lors de la Biennale de Venise : le succès avant l’oubli.
En 1965, la capitale girondine le célébrait déjà lors d’une exposition qui lui fut consacrée, à titre posthume, à la Galerie des Beaux-Arts.
Eloigné des circuits officiels mais cependant admiré, Roger Bissière a construit, au gré d’une longue maturation artistique et spirituelle, une oeuvre dense à caractère humaniste.
Pédagogue reconnu au sein de la célèbre Académie Ranson, il forma toute une génération de jeunes artistes (Manessier, Le Moal, Vieira da Silva, Arpad Szenes...) au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ouvrant la voie à la non-figuration.
La peinture de Bissière relève à la fois de l’ordre de l’intime et du poétique, mais elle est aussi tournée vers l’universel.
La figure humaine y occupe d’abord une place centrale pour ensuite disparaître soudainement au profit d’un univers fait de signes et de pictogrammes.
Centrée sur l’œuvre peint de l’artiste, l’exposition retrace, à travers une sélection de près de 100 œuvres issues de collections publiques et privées, l’ensemble de la carrière de Bissière, depuis sa période figurative et post-cubiste dans les années vingt jusqu’à la non-figuration de l’après-guerre. Le sous- titre, « Figure à part », évoque à la fois le parcours singulier et marginal de l’artiste ainsi que l’évolution de la place de la figure dans son œuvre.
L’exposition est répartie en 7 sections présentant selon un parcours à la fois chronologique et thématique les différentes périodes de production de l’artiste, des années 20 jusqu’au Journal en images qu’il réalisa de 1962 à 1964, au lendemain de la mort de sa femme.
Cette exposition est également l’occasion de mettre en lumière l’ensemble des œuvres de l’artiste conservées au musée et acquises entre 1940 et 2005.