L’imaginaire contemporain du café est tout entier enraciné et organisé autour du bien-être individuel et collectif des hommes. Les vertus de cette boisson, médicinale d’abord puis appréciée pour son goût et conviviale ensuite, l’ont finalement emporté sur toutes formes de procès. En quelques siècles, le café est certes devenu une gigantesque économie mais il s’est surtout imposé comme un rituel anthropologique au sens le plus étymologique du terme.
C’est ce phénomène, trop méconnu des pays consommateurs mais aussi producteurs, qui doit constituer le fil rouge de l’exposition et au-delà des supports multimédia du projet. De la baie à la tasse, c’est l’histoire, la géographie, l’économie, l’environnement, la consommation, la publicité et l’esthétique du café qui se mêlent et s’emmêlent dans un vaste et même univers. Conçue comme un parcours scientifique et ludique, l’exposition doit dans sa progression comme dans sa déambulation transmettre, certes le savoir, mais aussi et surtout intriguer, exciter la curiosité, soulever l’étonnement. Il s’agit in fine de transformer le visiteur et consommateur de café en spectateur éclairé d’une histoire qu’il ne connaissait pas (vraiment) mais dont il vient de comprendre qu’elle lui est familière.