Le visiteur pénètre en musique dans l’exposition « Dansez ; embrassez qui vous voudrez » du Louvre-Lens.
La chanson « Dansez, embrassez qui vous voudrez » aurait été créée en 1753 par Madame de Pompadour ou adaptée par elle d’un texte médiéval évoquant l’interdiction faite aux prostituées d’exercer leur art de la séduction dans les bois. La chanson conviait ces dames à commercer dans des cabanes signalées par un rameau de laurier.
Le chant engage le visiteur à balayer d’un revers de main l’austérité de la fin du règne de Louis XIV, à suivre les joies de la Régence. Les voilà précédées de souvenirs d’un XVIIè déjà propice aux jeux : Le jardin d’amour, gravure d’après Rubens, une Kermesse paysanne de David Tenier le Jeune, Le joueur de flûte, eau-forte à symbole phallique, de Rembrandt. Une façon d’entrer en XVIIIè et en fête galante sous l’égide d’Antoine Watteau. Son chef d’œuvre, Le Pèlerinage à l’île de Cythère, 1717, a fait pour la première fois le voyage depuis Paris. Située dans les îles ioniennes, Cythère se pare pour l’élite des vertus de lieu idyllique depuis que Vénus y a été menée par les zéphyrs. C’est une féérie poudrée de nuages et de mythologie à la mélancolie vaporeuse.
Destiné à contaminer l’Europe entière par son hédonisme tentateur, le rocaille franchit vite les frontières : porcelaine de Chelsea, ou de Meissen. Thomas Gainsborough ou Francisco Goya dans La balançoire ou l’escarpolette y allèrent de galanteries !