Aujourd’hui d’une grande banalité, omniprésent dans notre quotidien, le miroir demeure pourtant un objet complexe et fascinant. Outil de représentation du réel et de la représentation de soi, instrument permettant d’introduire des images dans l’image, subterfuge se jouant de l’intérieur et de l’extérieur, attribut de nombreuses allégories et accessoire de beauté, les fonctions du miroir sont nombreuses. Ses effets sur la vue, notre sens le moins fiable et le plus sollicité, sont un sujet d’étude maintes fois exploré par les historiens de l’art et les philosophes.
Mêlant inextricablement deux concepts abstraits - la vérité et l’illusion - les images potentiellement mystérieuses et surprenantes que le miroir produit continuent d’être une source d’inspiration pour les artistes.
L’exposition du Louvre-Lens réunit une trentaine d’oeuvres de l’Antiquité à nos jours, issues de musées des Hauts-de-France, dont un Paysage à l’arc-en-ciel de Rubens, une série de gravures de Marcel Gromaire ou encore l’installation Carré (miroir) plié (coupé) à 90° de François Morellet. Elles invitent le visiteur à aiguiser son regard et à s’interroger sur ce qu’il voit ou croit voir.
Explorant les vertus du miroir aidant à mieux percevoir le monde, les reflets qui se jouent de nos sens et ceux issus de la rencontre de la lumière et de l’eau, l’exposition « Miroirs » est une invitation à nous arrêter sur l’interprétation du monde que livrent les reflets, à nous interroger sur le montré et le caché. A plonger finalement dans les vertiges ordinaires d’un monde qui semble toujours nous échapper.