Hayoun Kwon développe un travail autour de la narration comme de la construction de la mémoire individuelle et collective, à travers la mise en scène d’histoires qui lui ont été confiées, de situations qu’elle a vécues ou imaginées. Explorant les possibilités offertes par les nouvelles technologies pour jouer de la confusion entre souvenirs réels et actions rêvées, entre témoignage fidèle et interprétation fantasmée, elle interroge ce qui est transmis, ce qui fait trace ou sombre dans l’oubli.
Plusieurs oeuvres d’Hayoun Kwon sont liées à des questions géopolitiques de frontières et de territorialité. Ainsi des projets Village Modèle (2014) et 489 Years (2015), qu’elle a conçus en référence à la zone de no mans’ land séparant les deux Corées, et de Manque de preuve (2011), un court film mettant en scène le récit d’un jeune demandeur d’asile originaire du Nigéria confronté à l’administration française. Mêlant régulièrement, dans son travail, une approche documentaire aux moyens du cinéma d’animation et des nouvelles technologies, Hayoun Kwon entrecroise faits et fiction, réalité et virtualité, pour questionner la complexité du « réel ».