À la suite de résidences et d’ateliers préparatoires, artistes et chercheurs proposent une activation inédite des collections du Mucem. Cette double exposition présentée au fort Saint-Jean et au Centre de conservation et de ressources, propose également un parcours sonore qui relie les deux sites ainsi qu'un livre.
Le Mucem abrite dans ses réserves les collections de l’ancien Musée national des Arts et Traditions populaires, créé en 1937 par Georges Henri Rivière. Témoins artisanaux ou préindustriels d’un âge lointain, les objets rassemblés constituent les butins raisonnés de collectes méthodiques menées au cours d’enquêtes de terrain, enrichis d’acquisitions nouvelles depuis l’ouverture du musée.
Qu’en est-il désormais de ces collections aujourd’hui en sommeil dans les réserves du Mucem ? Si quelques objets peuvent être convoqués pour une exposition particulière, comment mobiliser de manière plus générale la collection dans le cadre d’un musée de civilisation ? Comment activer, voire performer, un document en réfléchissant sa nature bilingue : objet au statut esthétique ou poétique, mais aussi témoignage à valeur ethnographique ?
Artistes et chercheurs, soucieux des questions muséographiques et ethnographiques, se sont emparés de ces questions et proposent, à partir des fonds qu’ils ont choisis dans les collections, des œuvres filmiques, des pièces sonores, des installations. Ils ne proposent pas des sublimations esthétiques ou de simples détournements d’objets, mais questionnent les collections à travers leurs histoires, leurs méthodes et leurs symptômes.