Nous sommes tous habités par les îles. Chacun garde à l’esprit des souvenirs, des projets ou des rêves insulaires. Les romans, les films, les atlas leur confèrent une force d’évocation sans pareille, même lorsqu’on les dit imaginaires.
La Méditerranée compte plus de dix mille îles. Son histoire est marquée par ces lieux tour à tour centres et marges, plaques tournantes et repoussoirs, paradis et espaces de rétention. Mais il existe, dans d’autres mers, des archipels porteurs d’enjeux cruciaux : autant que Chypre et Lampedusa, les Spratleys, les Comores, la Nouvelle-Calédonie, les Caïmans contribuent à façonner le monde contemporain.
Plus qu’une exception marginale, « Le temps de l’île » considère l’insularité comme une expérience et un outil de compréhension du monde. L’exposition explore les effets des îles sur les imaginaires, les savoirs, la réalité géopolitique, les utopies d’hier et de demain. Habitants ou non des îles, nous sommes tous des insulaires.
Cartes géographiques, relevés d’explorateurs, animaux naturalisés, mais aussi mosaïque romaine, peintures, sculptures, photographies, vidéos, installations… « Le temps de l’île » présente au Mucem près de 200 pièces provenant d’institutions françaises, européennes et méditerranéennes, ainsi que des œuvres d’art contemporain réalisées spécialement pour ce projet.
En prolongement de l’exposition, et afin de rendre l’expérience insulaire plus sensible, le Mucem et le Centre des monuments nationaux invitent le public à prendre la mer pour rejoindre l’île d’If, toute proche du Vieux-Port de Marseille, à la découverte d’une série d’œuvres de l’artiste David Renaud.