« C’est l’étrange, j’ai dû partir trop longtemps, le lointain, mon chez moi est dans mes rêves-noirs. C’est l’étrange, des mots étranglés, dans la noyade. J’ai hurlé seul dans l’eau, ma fièvre (...) sera le titre de l’exposition de Julien Creuzet ou pas » est le début d’un poème, d’une litanie à la première personne, d’une voix qui se dédouble bientôt et se démultiplie. C’est aussi le titre de l’exposition personnelle de Julien Creuzet au Palais de Tokyo, ou pas.
Une exposition qui prendra vie sous forme de chansons pop millénaires. Un paysage de fonds marins dans une piscine en plastique. Une rime féminine éclairée par une lumière bleutée qui tourne sur elle-même. Un perroquet qui glitch guitare à la patte. Un méandre mélodique aux rivages irréguliers. Un étalage de biffins au marché de Croix-de-Chavaux. Un souffle et un riff. Une partition chorégraphique dérivée d’une cérémonie Dogon. Sirius B en rotation sur des beats d’afro-house. Caroline zié-loli, Papa Djab, Napoléon Bonaparte et la tête tranchée de Joséphine. Un pitt à coqs place de la République. Sans oublier un chien sans poil à la peau-pixel couleur de fer, à la fois esprit malin et passeur entre les mondes. Ou pas.