“Jardins de paradis”, tel est le thème de la 28ème édition du Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire. Le paradis n’est-il pas le lieu où résident les âmes des justes et des anges ? Lieu d’innocence et de délices, auquel aspire l’humanité tout entière, n’est-il pas ce rêve de bonheur infini, qui guide les esprits, depuis des millénaires ?
Et le jardin n’est-il pas, de toute éternité, la figure du paradis, avec l’eau purificatrice des fontaines, l’ombre bienfaitrice des arbres, le parfum délicieux des fleurs, la douce fraîcheur des brises du soir…? Les mots d’ailleurs ne se confondent-ils pas ? “Pairidaēza” signifiait, on le sait, jardin en persan.
Lieu de félicité, où l’on jouit d’un bonheur sans mélange et d’un équilibre miraculeux, le jardin est un espace de rêves et d’oubli du réel. Mais quel paradis l’humanité peut-elle inventer aujourd’hui rassemblant à la fois la nature et le meilleur des inventions contemporaines, au service de valeurs humaines et du respect d’autrui ? L’humanité n’a-t-elle pas besoin de nos jours de concevoir un nouveau paradis terrestre, grâce à la connexion et à l’intégration de deux univers : le naturel et l’artificiel. Comme au temps de l’Humanisme, nous sommes à un moment de transition historique majeur, générateur d’un nouveau monde et d’une nouvelle “Renaissance”.
De ce paradis à inventer où la technologie et la nature doivent “se rencontrer harmonieusement” et les êtres humains travailler ensemble pour promouvoir un monde meilleur figuré par de merveilleux jardins, les compétiteurs de l’édition 2019 ont proposé une vision contemporaine alliant avec bonheur vision utopique de cet ailleurs rêvé et inventions de notre temps, tant sur le plan des matériaux que celui des végétaux.