En 2019, le festival Échelle Humaine prend son titre au pied de la lettre. Du corps individuel au corps collectif, du solo au duo et au groupe, le bâtiment transformable d’OMA/Rem Koolhaas accueille six propositions qui disent ce qui nous lie et nous relie, tissant la danse et le texte, jouant physiquement avec l’espace et les mots. Pendant une semaine, le discours se déplace.
Avec Se sentir vivant, Yasmine Hugonnet l’adresse par le geste, la posture, le regard et la troublante parole ventriloque. Voix du ventre, des yeux, de la main, de la bouche. Dans We Are Still Watching, Ivana Müller confie un script aux spectateurs, qui le découvrent et le lisent ensemble, créant une communauté provisoire qui se confronte à l’inattendu. Sweat Baby Sweat, de Jan Martens, déploie lentement les images du duo amoureux. L’attraction, l’aversion, la vulnérabilité, la puissance physique sont nimbées des paroles et mélodies de chansons pop. Avec son nouveau solo Dancer of the Year, Trajal Harrell met en question cette distinction honorifique que lui a récemment attribuée Tanz magazine, et qui vient en boomerang l’interroger sur ce que signifie pour lui danser. Dans Yves-Noël Genod dira au moins une phrase de Merce Cunningham (et peut-être un peu plus), Yves-Noël Genod convoque la riche figure de Merce Cunningham pour « bavarder » la danse, et tenter d’en écrire l’impossible poème. Enfin, pendant les deux après-midis du week-end, avec Hors-Champ, Ivana Müller invite à s’installer dans une tente avec un inconnu, pour une série de conversations pré-écrites inspirées de l’univers des plantes et des jardins.