«Pour moi, un vitrail représente la cloison transparente entre mon cœur et le cœur du monde. Le vitrail est exaltant, il lui faut de la gravité, de la passion. Il doit vivre à travers la lumière perçue.»
- Marc Chagall -
Le Centre Pompidou-Metz présente une exposition inédite, "Chagall. Le passeur de lumière" qui explore l’importance de la lumière et du vitrail dans l’œuvre de l’artiste.
Les maquettes des vitraux réalisés pour de nombreux édifices, dans la région Grand Est (Metz, Reims, Sarrebourg), l'Allemagne voisine (Mayence) et à l'international (Israël, États-Unis, Angleterre, Suisse) sont rassemblées pour la première fois et mises en correspondance avec un important ensemble de peintures, sculptures, céramiques et dessins issus des collections du Centre Pompidou, du Musée national Marc Chagall de Nice, de musées internationaux et de collections particulières. Ces réalisations permettent de redécouvrir une œuvre passant librement d’une technique à une autre, du profane au sacré, du judaïsme au christianisme, de l’histoire collective à l’intimité de l’artiste, entre tradition et subversion et au-delà de tout dogme. Elle éclaire le contexte historique et politique de chaque commande et explicite la façon dont Chagall a utilisé et transformé les signes et les symboles, dans un idéal humaniste de liberté et de paix.
Dans la France de l’après Seconde Guerre mondiale et dans le contexte d’un renouveau de l’art sacré, Chagall tente de revivifier « l’humanité fatiguée, en cette époque où fanaient les vieux idéaux religieux ou autres » et aspire à « apercevoir un trait de lumière qui éclairerait un nouveau sens de la vie ». Convaincu de la nécessité d’une puissance surnaturelle pour la survie de toute société ou individu, l’œuvre de Chagall ravive la nature polysémique des signes religieux, leur porosité et la possibilité d’un récit non-conformiste, librement émaillé d’emprunts et de souvenirs personnels.
Le vitrail constitue pour Chagall l’espace par excellence de l’apparition de cette force invisible. Au-delà d’une technique, il l’envisage comme un phénomène, « une chose mystique qui passe par la fenêtre ». L’artiste sublime la matière du verre qui fusionne avec la peinture, s’allie aux rayons célestes et à l’architecture pour ouvrir l’œuvre, qui devient interface, à de nouvelles dimensions. Cette alchimie résulte de l’association du talent du peintre au savoir-faire unique des maîtres-verriers Charles Marq et Brigitte Simon. L’exposition donnera à voir les différentes étapes de gestation d’un vitrail, des premiers dessins à son inscription dans l’architecture.
L'ouverture de cette exposition était initialement prévue le 21 novembre 2020, le public pourra la découvrir dès le 19 mai 2021.