« Grand retour à la peinture au FHEL cet hiver avec une exposition hommage à l’un des plus importants artistes tragiques de notre temps : Velickovic. Son œuvre forte, intense, violente parfois, toujours d’une radicale actualité, touche, elle bouscule. C’est une conception résolument nouvelle qui en est proposée à Landerneau, un moment d’art qui fait histoire. »
Michel-Edouard Leclerc
Depuis ses expositions . Moscou en 2004, Montr.al en 2005 et Toulouse (Les Abattoirs) en 2011, aucune rétrospective importante n’avait été consacrée. Vladimir Velickovic, peintre, dessinateur, graveur et sculpteur de réputation internationale.
Jean-Luc Chalumeau, commissaire de l’exposition, réunit pour "Le Grand Style et le Tragique" un ensemble d’une centaine d’oeuvres. Velickovic est l’évidence un artiste du paroxysme, un artiste de ce que l’on appelle le Grand Style, au sens où l’entendait Friedrich Nietzsche : "le Grand Style consiste mépriser la beauté petite et brève". Son oeuvre se déploie dans l’exposition autour de grands thèmes, l’intégration du temps, l’harmonie et le rythme. Tous conduisent, au centre du parcours, au moment consacré à la relation essentielle du peintre avec Grünewald qui porta jusqu’à l’intolérable la représentation de la Passion. Encadrant ces quatre s.quences, la première, consacrée aux oeuvres de jeunesse, et la sixième, avec les oeuvres récentes, feront apparaître une constante bouleversante sur plus d’un demi-siècle : l’absence de la nature.
L’artiste avait compris (comme Pascal, Lucrèce ou les sophistes) que tout se passe comme si, au fond d’elle-même, l’espèce humaine avait perdu le sens de la nature. Or cette dissolution conduit nécessairement à une pensée d’épouvante, ce qu’exprimait inlassablement Velickovic. Il le faisait avec une telle énergie vitale, que sa manière d’évoquer le mystère de la condition humaine devient affirmation symétrique de la beauté de la vie. Une beauté évidemment "ni petite ni brève".