Le Palais de Tokyo accueille une trentaine d’étudiants de l’école Kourtrajmé (Clichy-sous-Bois / Montfermeil), pour élaborer une exposition capsule, sous forme de workshop, du 29 août au 11 septembre 2020.
En 1995, Mathieu Kassovitz et son trio d’acteurs avaient La Haine face à la stigmatisation des banlieues, face aux violences policières et sociales. Presque 25 ans plus tard, le réalisateur Ladj Ly raconte Les Misérables, continuant d’utiliser sa caméra comme une arme qui permet de viser les rapports d’oppression tout en déjouant les clichés médiatiques. 25 ans, c’est le temps d’une génération. Une génération qui n’a eu de cesse de changer les visages du cinéma français et de questionner le regard que la France nourrit sur ses banlieues et sur leurs habitants. Une génération qui a toujours avancé de manière collective, dans l’urgence et avec l’énergie de la débrouille.
Créant un pont entre les deux films cultes de deux générations, la trentaine d’élèves de l’école Kourtrajmé se saisit de la filiation et propose un ensemble d’oeuvres plastiques et cinématographiques réalisées spécifiquement pour l’exposition « Jusqu’ici tout va bien ». Directement inspirées de scènes de ces films ou de situations vécues ou subies au quotidien, les oeuvres produites se déploient à travers des sculptures, des installations, des courts-métrages ou des performances qui seront complétées par des interventions musicales, des débats réunissant des acteurs, artistes, musiciens, chercheurs, sociologues, militants… Le Palais de Tokyo se fera alors caisse de résonance de la parole de l’école Kourtrajmé.