Carte blanche à la Fondation Dapper qui explore l’oeuvre de Barthélémy Toguo dans une exposition monographique où certaines oeuvres de l’artiste camerounais sont mises en résonance avec des pièces d’arts africains anciens. Un art engagé et sensible qui explore les dysfonctionnements du monde actuel pour mieux les dénoncer en puisant, entre autres, dans les références culturelles du continent africain.
Artiste de renommée internationale, Barthélémy Toguo (né en 1967 à M’Balmayo, Cameroun) se déplace sans cesse d’un continent à l’autre, à l’écoute du monde. Il est notamment mû par le besoin de créer pour témoigner de situations insoutenables : guerres, abus de pouvoir, immigration, famine, dangers menaçant la planète. Si l’inspiration fertile de Barthélémy Toguo qui se nourrit de l’actualité ne connaît pas de frontière, elle puise aussi dans des « traditions » ancestrales. Nombre de ses oeuvres intègrent des signes récurrents renvoyant à des pratiques, voire à des objets, qui en sont les supports.
Cette approche du travail de l’artiste, mise en valeur pour la première fois par la Fondation Dapper dans le cadre d’une exposition monographique orchestrée par sa directrice, est inédite.
Aquarelles figurant des corps fragmentés, souvent percés de clous, mais aussi dessins, sculptures, vidéos, performances et installations monumentales, interrogent la marche du monde et le devenir de la planète. Cinquante œuvres constituent le corpus de cette exposition dont le parcours fait se succéder trois grandes thématiques qui explorent les dysfonctionnements du monde pour mieux les dénoncer.
Dans la première section, Le corps mis en scène, s’élaborent des métaphores de la souffrance personnelle ou collective. Certaines créations édifient des espaces où la mémoire réactive le souvenir d’expériences intimes, telle l’initiation. Les aquarelles et les dessins semblent tout à la fois capturer et libérer une énergie qui s’intensifie de façon compulsive.
La deuxième section, Le souffle vital, propose une vision du monde où l’homme, l’animal et le végétal entretiennent d’étroites relations. Dans un univers peuplé de créatures hybrides, des forces s’affrontent entre destruction et reconstruction.
Dans la dernière section, Créer pour dire le monde, l’artiste se veut témoin plus que simple observateur de la violence et des désordres qui minent nos sociétés. Cette partie de l’exposition présente uniquement des créations contemporaines et aborde plus particulièrement nos relations à l’Autre, au travers notamment des thèmes de l’immigration, de l’autorité politique, des épidémies (telle la maladie due au virus Ebola) et du devenir de la planète. L’artiste a produit également une installation spécifique pour l’exposition sur le problème de l’eau, ressource vitale qui constitue une préoccupation majeure en Afrique.
Le propos de l’exposition Désir d’humanité. Les univers de Barthélémy Toguo, est de montrer comment se construisent des éléments formels et symboliques puisant, entre autres, dans des cultures de l’Afrique. Cette dynamique plastique contribue à enrichir une esthétique de l’engagement, ce dernier étant une priorité pour Barthélémy Toguo qui n’a de cesse de nous interpeller : « Que faisons-nous de notre humanité ? ».
L'ouverture de cette exposition était initialement prévue le 7 avril 2021, le public pourra la découvrir dès le 19 mai 2021.
Exposition conçue par la Fondation Dapper
Grâce au soutien de Marc Ladreit de Lacharrière
Dans le cadre de la Saison Africa2020
Grâce au soutien de Marc Ladreit de Lacharrière
Dans le cadre de la Saison Africa2020