La saison inaugurale de la Bourse de Commerce-Pinault Collection est le manifeste d’un nouveau lieu à Paris pour l’art contemporain. Un musée né de la volonté d’un collectionneur, empreint de son regard et de la force de sa relation aux artistes construite au long de plusieurs décennies. Dans la logique des expositions présentées à Venise depuis 2006 et des expériences hors les murs depuis 2007, cette séquence affirme comme part intégrante du processus de programmation la dimension personnelle, passionnée, engagée, qui caractérise le projet culturel de la Collection Pinault.
François Pinault a voulu que le titre «Ouverture» résume l’esprit de cette séquence, dont il a choisi chaque artiste, chaque projet, chaque œuvre.
Présentée dans la Rotonde, l’installation la plus célèbre de l’artiste suisse Urs Fischer – Untiled, 2011 – est montrée pour la première fois en France. Fischer l’a repensée à l’échelle du site, une « place publique » couverte d’une coupole culminant à presque 40 mètres.
Dans le Passage Bertrand Lavier investit les vingt-quatre vitrines de cet espace – construites pour l’Exposition universelle de 1889 – et revisite, en autant de stations, certains des grands « chantiers » de son œuvre.
Un ensemble rare et majeur d’œuvres de l’artiste africain-américain David Hammons conservé par la Collection Pinault est dévoilé pour la première fois dans la galerie 2 de la Bourse de Commerce.
Dédiée à la photographie, la galerie du premier étage présente un choix de séries et d’ensembles des années 1970 à 1990, témoignant de démarches en- gagées, militantes, liées aux questions d’identité, de genre, de sexualité de Michel Journiac à Martha Wilson en passant Sherrie Levine, Cindy Sherman, Richard Prince et Louise Lawler.
La Galerie 4, cet espace intimiste, point nodal du parcours du deuxième étage, est dédiée à Rudolf Stingel, avec lequel François Pinault entretient depuis plus de vingt ans une relation de compagnonnage fidèle. C'est sur la question de « Qu’est ce que peindre ? » et trois peintures monumentales de Rudolf Stingel que s’ouvre le parcours de peinture proposé autour du thème de la figure humaine.
Tout entier consacré à la figure humaine, l’accrochage présenté à travers tout le deuxième étage, dessine un parcours inédit mixte du point de vue du genre, des origines et des cultures, est ouvert à toutes les générations : à des artistes nés autour des années 1950, comme Marlene Dumas, Thomas Schütte, Miriam Cahn ou Kerry James Marshall, répondent des artistes nés à la fin des années 1970, comme Lynette Yiadom-Boakye, dans les années 1980, comme Florian Krewer, Xinyi Cheng, Claire Tabouret et Antonio Oba, ou dans les années 1990 comme Ser Serpas.
Le Foyer de l’Auditorium accueille les sculptures musicales en céramique de Tarek Atoui, autre clin d’œil à Venise puisqu’elles ont été exposées à la Biennale 2019 et ont donné lieu à un cycle de performances au Palazzo Grassi et au Teatrino en novembre de la même année (performances qui seront également présen- tées à la Bourse de Commerce dans le cadre de sa programmation live).
Le Studio présente « Offspring » de Pierre Huyghe, installation inédite créée en 2018 par l’artiste comme une rémanence – ou comme une mutation génétique – de « L’Expédition scintillante » qu’il avait conçue pour son exposition à Bregenz en 2002, inspirée des « Aventures d’Arthur Gordon Pym » d’Edgar Allan Poe: une expérience sensorielle et poétique, hors du temps, ouverte à l’infini des possibles, un voyage qui n’existerait pas.
À l'extérieur; au sommet de la colonne Médicis, palpite l’installation lumineuse « Mont analogue » de Philippe Parreno, repensée spécifiquement pour l’ouverture de la Bourse de Commerce.