La relation entre le texte et l’image n’a jamais été aussi présente dans l’art contemporain (Basquiat, Cy Twombly, le Street Art, etc.). Elle est particulièrement évidente dans le domaine du dessin, qui s’apparente à l’écriture par son caractère littéralement graphique, mais aussi par son support privilégié, le papier. L’exposition propose d’explorer à travers les siècles précédents la question de cette relation.
Les inscriptions apposées par l’artiste ou parfois par l’amateur contribuent à livrer une lecture des dessins qui, sans leur présence, échapperait à leur compréhension. Grâce à elles, le visiteur se trouve au coeur de la création et perçoit toutes les complexités d’une invention où se mêlent imagination, contraintes d’une commande, culture visuelle, mais aussi hasard et improvisations.
Les oeuvres choisies offrent une large typologie des écrits qui figurent généralement sur les dessins : signatures ou monogrammes (Urs Graf), datations (Zuccari), lieux d’exécution (Hubert Robert, Natoire), dédicaces (Puvis de Chavannes), commentaires liés au contexte d’une commande ou d’un marché liant l’artiste et le donneur d’ordre (Pourbus, Martellange). Des annotations de couleurs, de dimensions ou de détails architecturaux contribuent à fournir des informations sur un projet destiné à être peint, sculpté ou gravé.
Les sources dans lesquelles les artistes puisent leurs inspirations sont autant de références explicitement inscrites sur les feuilles : sources artistiques, lorsque le dessinateur se réfère à de grands maîtres, Michel-Ange (Carpeaux), Bramante (Hubert Robert), Holbein (Alberola), sources littéraires ou orales : Homère et Hésiode (de La Fosse), Sophocle (Véronèse), Michaux (Unica Zürn) proverbes (Verbeeck, Richer).
Si les inscriptions et le dessin forment le plus souvent un ensemble cohérent, ils cohabitent parfois dans une juxtaposition aléatoire, qui peut surprendre le visiteur.