L’exposition "Sporal" fait suite à une résidence de Mimosa Echard à la Villa Kujoyama (Kyoto) en 2019. Ce projet inédit s’organise autour des champignons et des myxomycètes – des organismes monocellulaires, uniques par la place qu’ils occupent à la fois dans les sciences de la vie et dans une série d’imaginaires écologiques, futuristes et post-apocalyptiques. Il s’agit pour l’artiste de s’interroger sur les relations particulières qu’ils suggèrent des rapports de l’être humain, de la nature et de l’environnement.
Avec la développeuse Andréa Sardin, Mimosa Echard réalise un jeu vidéo imaginé comme la matrice de l’exposition, à travers les myxomycètes qui ont la particularitéde posséder 721 types sexuels différents. Le jeu vidéo, projet collaboratif et multi-espèces, se déroulera comme une promenade interactive entrecoupée de scènes cinématiques, et apparait ici comme un potentiel espace d’émancipation et de déconstruction du genre. À travers les myxomycètes, il s’agira d’aborder la manière dont le jeu vidéo peut permettre à chacun·e d’incarner des formes d’existence différentes, jusqu’à l’enchevêtrement : « la pratique de Mimosa Echard est extatique et diluvienne : les corps se liquéfient, se rassemblent, et, en se faisant plaisir, déferlent sur un monde dont les normes oppressives s’obstinent dans la reproduction incessante du même mensonge. »
Cette exposition personnelle de Mimosa Echard, la première de cette envergure depuis le début de sa carrière, s’inscrit dans une collaboration au long cours avec le Palais de Tokyo : suite à une première exposition personnelle dans le cadre des Modules Pierre Bergé – Yves Saint Laurent (2013), elle a participé aux expositions collectives « Le rêve des formes » (2016) et « Futur, ancien, fugitif » (2019, avec le fanzine collectif Turpentine).