À partir du 16 septembre 2022, le Musée Jacquemart-André présente l’oeuvre du peintre britannique d’origine suisse, Johann Heinrich Füssli (1741-1825).
À travers une soixantaine d’oeuvres issues de collections publiques et privées, le parcours illustrera les thèmes les plus emblématiques de l’oeuvre de Füssli, artiste de l’imaginaire et du sublime. Des sujets shakespeariens aux représentations du rêve, du cauchemar et des apparitions, en passant par les illustrations mythologiques et bibliques, Füssli développe une nouvelle esthétique qui oscille entre rêve et fantastique.
Organisée thématiquement, l’exposition explore l’ensemble de l’oeuvre de Füssli à laquelle aucune exposition monographique n’avait été consacrée à Paris depuis 1975. Elle s’ouvrira sur la représentation du théâtre shakespearien, en particulier de Macbeth, puis elle s’attachera aux récits mythologiques et bibliques avant de se pencher sur la figure féminine dans son oeuvre graphique. Se succèderont enfin les thèmes du cauchemar, véritable création füsslienne, puis du rêve et des apparitions.
Fils d’un père peintre et historien de l’art, Johann Heinrich Füssli fut un temps pasteur et commença une carrière artistique assez tardivement, lors d’un premier voyage à Londres, sous l’influence de Sir Joshua Reynolds, président de la Royal Academy. Après un long séjour en Italie, au cours duquel il est fasciné notamment par la puissance des compositions de Michel- Ange, il revient s’installer à Londres à la fin des années 1770. Artiste atypique et intellectuel, Füssli puise son inspiration dans les sources littéraires qu’il passe au filtre de son imagination. Il développe dans sa peinture un langage onirique et dramatique, où se côtoient sans cesse le merveilleux et le fantastique, le sublime et le grotesque.
Füssli développe une veine fantastique relativement marginale pour l’époque car elle contourne les règles académiques. C’est en 1782 qu’il présente sa première version du Cauchemar, oeuvre emblématique de son imaginaire qui assoit véritablement sa carrière de peintre. Élu membre associé de la Royal Academy en 1788, puis académicien en 1790, Füssli, tout en travaillant de manière sérielle, incarne une recherche du sublime qui s’impose à l’Angleterre de son époque.
L’exposition du Musée Jacquemart-André permettra de redécouvrir l’oeuvre saisissante de cet artiste rare dans les collections françaises, peintre très original qui développe une oeuvre paradoxale, alimentée par une imagination où terreur et horreur se marient, à l’origine esthétique du romantisme noir.