Le wampum, perle cylindrique manufacturée à partir de coquillages de la côte atlantique, a chez les groupes autochtones un usage social et politique. Il vient orner les attributs de prestige et est utilisé pour produire des objets mnémoniques tels des colliers tissés et des cordelettes. Il est utilisé dès le début du 17e siècle comme objet d’échange entre Européens et Amérindiens.
Employé aux temps de la Nouvelle-France (1600-1760) dans les relations variées établies entre groupes algonquiens, iroquoiens et européens, le wampum est une entrée privilégiée pour comprendre la société profondément métisse qui se met alors en place. Il documente notamment les traditions diplomatiques autochtones, l’adaptation européenne à ces traditions et la mythologie amérindienne.
Pour la toute première fois, l’exposition réunit l’ensemble des wampums conservés en France, à Paris, Chartres, Besançon et Lille, parmi les plus anciens au monde. L’étude historique et l’analyse comparative de ces spécimens arrivés sous l’Ancien Régime par le biais des représentants des rois de France et par les missionnaires catholiques offre la possibilité d’appréhender de manière inédite les valeurs, les usages et les intentions liés au wampum dans un contexte historique, politique et social précisément délimité. Objet du passé, le wampum est aussi un symbole du présent : l’exposition aborde également son rôle dans les pratiques autochtones actuelles.