La Fondation Opale présente les travaux photographiques de Michael Riley, Tracey Moffatt, Robert Fielding et Tony Albert, aux côtés de peintures au sol traditionnelles en wamulu.
"Présent fugitif" réunit deux types d'œuvres particulières : des photographies issues de centres urbains et des wamulu sur panneau du désert central d'Australie.
Le wamulu est une fleur jaune du désert servant de matériau de base pour les peintures au sol. A l’origine, ces dernières étaient produites à des fins cérémonielles, puis détruites une fois le rituel achevé. Une peinture au sol est éphémère par nature. Ces peintures contemporaines, réalisées par Ted Egan Jangala, Dinny Nolan Jampitjinpa, Johnny Possum Japaltjarri et Albie Moriss Jampitjinpa, sont donc uniques. Pour la réalisation de ces œuvres nommées Wamulu, ces mêmes fibres végétales mélangées à des pigments ont été utilisées, à la seule différence qu’un liant synthétique a été ajouté avant que cette préparation ne soit appliquée sur des panneaux de bois. La texture particulière du Wamulu, qui rappelle un peu celle de la terre craquelée, demande à être vue et ressentie. Les motifs apposés correspondent à des Rêves particuliers des régions désertiques. Ces Wamulu rappellent Yarla, la peinture au sol créée pour l'exposition Magiciens de la Terre qui s'est tenue à Paris en 1989.
Les séries photographiques et les vidéos explorent l'histoire australienne et ont souvent pour cadre le désert (Empire et Cloud de Michael Riley, Objects of Origin de Robert Fielding) ; elles font référence à la génération volée (Up in the Sky de Tracey Moffatt) et abordent les multiples formes de racisme (Brothers de Tony Albert). Empire de Michael Riley est un poème visuel qui représente l'invasion et la dépossession, tandis que Cloud fait écho à des souvenirs d'enfance et à des histoires interdépendantes. Painting on Country, une série de photographies réalisées en collaboration avec des artistes Anangu des territoires APY (Anangu Pitjantjatjara Yankunytjatjara), renouvelle la pratique traditionnelle de la peinture ou du dessin sur des surfaces rocheuses. Ces dessins éphémères sur la roche sont documentés par le biais de photographies, créant ainsi le lien entre le Wamulu et les séries photographiques de l'exposition.
Bien que très différents par nature, ce sont deux récits liés au territoire.
La photographie et les Wamulu sont par essence immatériels. Alors que le Wamulu est une forme d'art ancienne remontant à plusieurs milliers d'années, la photographie est un médium beaucoup plus récent. Les Wamulu sont éphémères par nature. La photographie, quant à elle, fixe l'impermanence dans le temps.
Les deux media visent à rendre visible l'immatériel, même si ce n’est que pour un bref instant.