Fin septembre, le paysage imaginé par Philippe Parreno pour la Rotonde de la Bourse de Commerce se dissipe et cède la place, pour l’automne et l’hiver, à l’œuvre immersive, nocturne et cosmique de Anri Sala.
Intitulée Time No Longer (2021), cette vidéo projetée sur deux immenses écrans courbes épousant le cylindre de la Rotonde, est une œuvre récente de l’artiste, inédite en France.
Anri Sala investit également les vitrines du passage autour de la Rotonde et la Galerie 2, au rez-de-chaussée du musée, ainsi que le sous-sol, avec des pièces emblématiques de son travail issues de la collection, Take Over (2017) et 1395 Days Without Red (2011).
Avec Time No Longer qui vient puiser dans le Quatuor pour la fin du Temps d’Olivier Messiaen une part de sa dramaturgie, Anri Sala orchestre un nouvel espace-temps : la bande son, arrangée pour clarinette et saxophone à partir de l’« Abîme des oiseaux » devient une musique pour le temps présent. Après sa présentation à Houston, puis à la Kunsthaus de Bregenz, Time No Longer inscrit les circonvolutions de sa chorégraphie infinie dans l’espace circulaire de la Rotonde, qui semble à son tour s’affranchir de la gravité terrestre, engagé dans un mouvement perpétuel.
La ronde du temps et ses fantômes, ses incarnations et ses effacements, sont les thèmes qui irriguent l’accrochage intitulé « Une seconde d’éternité » dont la carte blanche à Anri Sala est un spectaculaire épilogue.