Qu’est-ce qu’un paysage ?
C’est la question que le Louvre-Lens pose dans cette exposition, en l’abordant sous l’angle artistique. Depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, par la peinture, la gravure, la photographie, le cinéma, les artistes rejouent à leur manière les mythes de la Création, en représentant ciel, terre, mer, lumière et ténèbres.
Les fresques où grondent les forces mythiques de l’univers des Romains, les brumes fugitives des peintures de montagne et d’eau chinoises (shanshui), les peintures de rêves des Aborigènes d’Australie, les mille et une vues des estampes japonaises, les levers de soleil impressionnistes, toutes ces œuvres murmurent des messages faits de lumière et d’ombre.
Ce langage codé s’appuie notamment sur ce que le 17e siècle a nommé les « ornements de la nature » : arbres, végétaux, rochers et ruisseaux. Afin de le décrypter, l’exposition plonge aux sources des représentations artistiques et explore différents types de paysages et de visions de la nature.
Une nature tour à tour puissante et englobante, ou fragile et menacée dès le 18e siècle où s’impose ce que l’on nomme le « sentiment de la nature », alors que commencent à se répandre les nuées de la révolution industrielle.
Dans ce monde, aujourd’hui totalement métamorphosé par l’activité humaine, le thème du paysage est d’une actualité brûlante. Les installations, la photographie, l’art vidéo ou numérique inventent de nouveaux univers et démontrent, s’il le fallait, à quel point sont liés art et paysage.