Diane Arbus est l’une des photographes les plus singulières et les plus influentes du XXème siècle. Elle a étudié la photographie avec Berenice Abbott, Alexey Brodovitch et Lisette Model, et a publié ses premiers clichés dans Esquire en 1960. En 1963 et 1966, elle a reçu la bourse John-Simon-Guggenheim et compté parmi les trois photographes dont le travail fut au coeur de « New Documents », exposition phare de John Szarkowski au Museum of Modern Art en 1967. Ses représentations de couples, d’enfants, de travestis, de nudistes, de piétons de New York, de familles de banlieue, d’artistes de cirque et de célébrités, entre autres, couvrent l’étendue de la sphère sociale américaine de l’après-guerre et brossent un portrait pluriel et singulièrement fascinant de l’humanité. Un an après sa mort, son travail fut exposé à la Biennale de Venise, une première pour un(e) photographe.
Après la mort de Diane Arbus en 1971, Neil Selkirk – l’un de ses étudiants et conseiller sur des sujets techniques – a réalisé des tirages pour l’« Arbus Estate », qui administre la succession de l’artiste. Il est la seule personne, depuis la mort de l’artiste, autorisée à tirer ses négatifs. Pendant plus de trente ans, il a constitué un ensemble de tirages uniques de ces photographies, dont LUMA Foundation a fait l’acquisition en 2011. Cette somme est en soi un monument de l’histoire de la photographie.
L’exposition Constellation réunit la totalité des 454 épreuves d’imprimerie (dont certaines encore inédites) du « Selkirk Prints set », sous la forme d’une installation immersive. Nous avons ici voulu montrer la dimension extra-photographique de ces images : révéler ce qu’il y a entre les clichés, ce qui, comme la matière noire, maintient toutes ces photographies en équilibre et connectées les unes aux autres : la toile d’araignée.
Cette idée de constellation nous est apparue comme une structure capable à la fois de dévoiler les images et l’architecture imperceptible sous-jacente à toutes créations : le hasard, le chaos et la quête. Il n’y a donc pas de sens de visite ou de mode d’emploi avec Constellation. Comme Diane Arbus à New York, le public est invité à déambuler, passer à côté, autour et à travers. Il n’y a pas un parcours type mais une infinité de possibilités. Chacun·e pourra créer sa propre expérience dans cet accrochage aléatoire et initiatique.
Cette exposition est présentée en partenariat avec Les Rencontres d’Arles.