Quel serait le dénominateur commun entre les pratiques de Farah Atassi et d’Ulla Von Brandenburg, deux artistes qui n’ont à première vue rien en commun ? Peut-être une exaltation, une célébration du spectacle des formes qu’un rideau entrouvert nous donne à voir. Dans les peintures d’Atassi, le rideau est ouvert, et pourtant les danseuses sont immobiles. (…) « La société des spectacles » propose une réflexion sur l’usage de la scène, du spectacle, de l’artifice et toutes les ambiguïtés que cela soulève dans des pratiques artistiques fort différentes mais inscrites toutes deux dans un héritage moderniste. [...]
Dans un parcours labyrinthique construit par les pans de tissus colorés, les spectateurs vivront une expérience singulière de l’espace d’exposition : ils plongeront dans la couleur puis découvriront au détour d’une ouverture de rideau, les toiles d’Atassi. Ces immenses objets textiles camouflent, dissimulent les modèles féminins aux poses langoureuses d’Atassi, eux-mêmes habitant des espaces picturaux jouant tout à la fois sur l’intime et la mise en spectacle. Les peintures de Farah Atassi apparaissent comme le décor des installations d’Ulla von Brandenburg, et les environnements de Von Brandenburg comme le décor des toiles d’Atassi.
Extrait du texte de Marjolaine Lévy