En partenariat avec le Festival d’Automne, dans le cadre du portrait consacré à l’œuvre des artistes libainais·es Lina Majdalanie et Rabih Mroué, Lafayette Anticipations présente trois saisissantes « conférences non académiques » de Rabih Mroué, qui détournent le principe de la conférence en en imitant le dispositif. Il exploite ici le pouvoir de l’exercice en tant qu’adresse publique, en opérant un glissement qui préserve à dessein son ambiguïté. L’illusion est troublante, le ton neutre, l’expertise semble avérée, les documents produits suggèrent l’authenticité : c’est le but du jeu, à la fois malicieux, émouvant et ingénieux.
Également en partenariat avec le Festival d’Automne, le solo Figures, de la chorégraphe Dalila Belaza, enquête sur la possibilité d’un rite universel, en inventant une danse traditionnelle imaginaire « sans origine ni territoire » qui relie le présent à l’éternité, et l’intime à l’histoire de l’humanité, avec la complicité d’un mystérieux « personnage matière » chargé de résonances ancestrales.
Au 3e étage de la Fondation, un autre solo, Nox, conçu pour célébrer la nuit, se déploie ici en plein jour. La jeune danseuse et chorégraphe Léa Vinette y convie la mémoire de l'obscurité et des étoiles pour retrouver les perceptions singulières qu'elles permettent, à la fois affectives et physiques. L'œuvre L’après-midi d’un foehn Version 1 de la Compagnie Non Nova – Phia Ménard s’appuie, elle, sur l’air et ses mouvements pour élaborer une chorégraphie plastique dans laquelle s’entremêlent et s’exposent nos relations au vivant et à l’artifice.
Pour clore les soirées de vendredi et samedi, lae chorégraphe Catol Teixeira, avec La Peau Entre Les Doigts, se glisse entre les publics avec une énergie fluide et festive, en perpétuelle métamorphose. Catol Teixeira conçoit et mène, par ailleurs, un atelier avec des étudiant·es des Beaux-Arts de Paris qui partageront leurs recherches avec le public en fin de festival. Un cycle de films, des pratiques collectives et des rencontres publiques nourrissent également le programme, ouvrant encore d’autres espaces d’échanges et d’immersion, pour que vibrent à tous les étages de la Fondation les micro-fréquences du vivant.