Pour la troisième édition du symposium d’histoire environnementale, LUMA Arles réunit chercheur·euses, artistes et paysagistes autour d’une approche historique de l’écologie. L’histoire environnementale étudie les interactions entre l’homme et le monde dit naturel. L’accent sera mis sur la façon dont les entités non humaines et les écologies multi-espèces peuvent transformer la compréhension de l’histoire et des récits actuels. Au cours du symposium de cette année, des présentations et des exposés théoriques et historiques examineront les implications de l’abandon de la centralité du sujet humain et de la notion de jardin.

Partant du principe que les sociétés industrielles ont profondément endommagé les paysages et les écosystèmes, Loin du jardin explorera une question importante : qu’est-ce qui peut émerger dans nos paysages endommagés, lorsque l’imperméabilité croissante du sol, l’urbanisme et la densification à l’échelle mondiale, la déforestation massive et les perturbations humaines sont en contradiction existentielle avec l’idée d’un jardin en tant que paysage ?

Selon l’architecte paysagiste Bas Smets, qui a transformé la friche industrielle du Parc des Ateliers en un vaste parc paysager public, dans le contexte de l’histoire urbaine, le développement des jardins peut être considéré comme un espace qui se replie sur lui-même, à l’image d’un hortus conclusus, ces jardins médiévaux encerclés de murs. Cette conception du jardin comme espace clos s’oppose à la notion de paysage qui s’étend au-delà des limites strictes.

Aujourd’hui, l’idée d’un espace en extension plutôt que fragmenté et compartimenté, nous permet de repenser le jardin et son rôle dans la société contemporaine. S’appuyant sur divers domaines de recherche, la troisième édition d’Histoire environnementale, Loin du jardin sondera le potentiel d’épistémologies alternatives afin de remettre en question les idées conventionnelles à propos du jardin.

Avec Mohamed Amer Meziane (Philosophe, université Brown), Hélène Blais (Historienne, École normale supérieure), Patrick Boucheron (Historien, Collège de France), Samir Boumediene (Historien, CNRS), Maïa Hawad (Philosophe, commissaire d’exposition indépendante), Tarek El-Ariss (Écrivain et universitaire, Dartmouth College), Natalia Fedorova (Artiste et commissaire d’exposition), Raphaëlle Guidée (Théoricienne de la littérature, université de Poitiers), Maya Lin (Artiste environnementale), Grégory Quenet (Historien, université de Versailles), Bas Smets (Architecte paysagiste, université de Harvard), Alessandro Stanziani (Historien, EHESS), et Zairong Xiang (Théoricien de la littérature, université Duke Kunshan).