Tohé Commaret est vidéaste et son frère, Grichka, est peintre. Ils ont grandi à Vitry-sur-Seine, dans le quartier Robespierre – une zone dite prioritaire dont le souvenir continue de nourrir leur imaginaire et le travail qu’ils ont entamé en tant qu’artistes. Cette exposition, qui les réunit pour la première fois, a aussi pour point de départ un film, qu’ils coréalisent. Ce projet accomplit donc la réunion de leurs deux langages et leur histoire commune.

Dans son oeuvre hybride, au croisement du documentaire et de l’imaginaire, Tohé Commaret explore les potentialités sensorielles du médium cinématographique, passant du téléphone portable à la pellicule, de décors naturels à des scénographies artificielles, du quotidien à l’hallucinatoire. Réalisés généralement sans script, afin de favoriser le coautorat et l’improvisation, ses films saisissent ce que les protagonistes souhaitent dévoiler de leur intériorité, afin que la forme puisse refléter au mieux le sujet. L’artiste révèle les histoires que l’on se raconte à soi-même pour masquer une réalité douloureuse, les identités que l’on nous impose et les façons dont on s’extirpe de leurs carcans.

Grichka Commaret
Derrière la porte d’un hall d’immeuble des mirages apparaissent comme des signes chargés des souvenirs qui le lie à son quartier d’enfance. Entre les peintures, les espaces que l’on traverse sont dilués dans le calme apparent. Un appel d’air tire nos regards vers ces petites fenêtres où la vie d’une ville semble se contracter en un noeud complexe. Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions en France, en Allemagne et en Suisse.