Après "Les Bas-fonds du Baroque, la Rome du vice et de la misère", en 2015, et "Luca Giordano (1634- 1705), le triomphe de la peinture napolitaine", en 2019-2020, le Petit Palais présente la première rétrospective française consacrée à Jusepe de Ribera.
Dans le sillage du Caravage, Jusepe de Ribera, artiste espagnol installé en Italie, s’impose comme l’un des interprètes les plus fascinants de la peinture d’après nature. Artiste hors-pair par sa capacité à retranscrire une réalité presque tactile des individus, des chairs et des objets, il traduit avec une acuité bouleversante la dignité du quotidien et les drames humains.
D'une radicalité extrême, il privilégie un réalisme cru, la violence des clairs obscurs et des compositions dramatiques. Comme personne, il travaille la matière picturale pour faire apparaître une rugosité inédite. Sa peinture, à la fois brutale et poétique, propose une interprétation éminemment personnelle de la révolution du Caravage. L’exposition sera aussi l’occasion de faire la part belle à l’œuvre graphique de l’artiste, avec de nombreux dessins et gravures, une rareté au sein des principaux interprètes du caravagisme. Les récentes découvertes ont par ailleurs permis d’augmenter son corpus romain avec un ensemble de peintures préalablement attribuées au Maître du Jugement de Salomon, éclairant d’un jour nouveau le début de sa carrière. Ribera s’impose désormais comme l’un des interprètes majeurs de la peinture caravagesque, l’un des plus précoces et des plus radicaux.