Le Palais de Tokyo et le CAPC s’associent pour présenter la première rétrospective française de l’artiste RAMMELLZEE, en deux étapes, de Paris (2025) à Bordeaux (2026), réunissant une centaine d’œuvres majeures de l’artiste issues de collections publiques et privées, et d’une multitude d’archives visuelles et sonores inédites.
RAMMELLZEE n’est pas qu’un nom qui sonne divin, ni une signature énigmatique apparue en 1979 dans la ville de New York : c’est une équation qui dessine des perspectives opaques, celles de la vitesse et des élévations, celles de l’aéronautique et de la mécanique quantique, celles de l’héritage du futurisme italien, de la peinture en spray et en résine qui permettent de provoquer des futurs extérieurs.
Au début des années 1980, RAMMELLZEE affirme qu’il est un descendant des moines et se donne pour mission d’élaborer un langage métaphysique guerrier, contre les oppressions des mots et des signes. Pour déconstruire le langage, pour détruire les lettres existantes et leurs dominations, il faut en armer d’autres. Ainsi l’ornement devient armement.
Alors RAMMELLZEE déploie ses recherches pour complexifier son rapport au monde et manipule l’écriture, le dessin, la peinture, la sculpture, la performance et la musique. L’artiste énigmatique fascine, et fait plusieurs apparitions dans certains films iconiques, de Wild Style de Charlie Ahearn à Stranger than Paradise de Jim Jarmusch.
En 1982, il participe au NY CITY RAP TOUR, première tournée mondiale des pionniers du hip hop américain, de Londres à Paris. En 1983, Jean-Michel Basquiat produit et dessine son vinyle Beat Bop et signe le visuel de ce projet inspiré notamment par Madonna.
Longtemps retiré dans ce qu’il nommait sa « Battle Station », œuvre d’art totale, lieu de vie, laboratoire expérimental aux vapeurs toxiques, l’artiste meurt dans une profonde indifférence du monde de l’art en 2010, mais continue aujourd’hui d’intriguer, au sens cinématographique du terme : RAMMELLZEE est une combinaison de circonstances et d’incidents, un enchainement d’événements qui forment encore aujourd’hui le nœud de l’action.