L'exposition explore l'une des missions ethnographiques les plus emblématiques de l'histoire de l'ethnologie française, au cœur des collections Afrique du musée de l’Homme puis du musée du quai Branly–Jacques Chirac.
Cette initative revisite, à travers un prisme contemporain, les conditions de collecte et les récits souvent ignorés de cette traversée d'ouest en est de quinze pays africains — selon leurs frontières actuelles : Sénégal, Mali (nom colonial du territoire : Soudan français), Burkina Faso (Haute-Volta), Bénin (Dahomey), Niger, Nigeria, Tchad, Cameroun, République centrafricaine (Oubangui-Chari), République Démocratique du Congo (Congo belge), Soudan du Sud et Soudan (Soudan anglo-égyptien), Éthiopie, Érythrée et Djibouti (Côte française des Somalis). En 1931, ces pays étaient sous domination coloniale européenne à l'exception de l'Ethiopie indépendante.
Conduite par l'ethnologue français Marcel Griaule, la "mission ethnographique et linguistique Dakar-Djibouti", ainsi qu'elle fut dénommée à l'époque, se voulait pionnière, introduisant des méthodes novatrices d'énquêtes ethnographiques en France avec la volonté de rapporter des informations, des images, des objets de culture africaines censées disparaître sous l'éffet de la colonisation. Cependant, ses pratiques , qui s'inscrivaient dans un cadre colonial, ont soulevé des questions éthiques, notamment sur les questions d'acquisition d'objets ainsi que sur les relations de pouvoir entre colonisés et coloniaux.