Historique
En 1906, Henry Vasnier, directeur de la maison de champagne Pommery, charge l'architecte parisien Louis Sorel de concevoir un édifice d’exception, qui lui servira à la fois de résidence et de lieu de réception. Le chantier débute en 1908. Isolé au milieu d’un terrain de 5600m2, l’édifice domine Reims et jouit d'une vue imprenable sur la cathédrale. Par des matériaux audacieux, Louis Sorel réussit à lier modernité et tradition. C'est notamment grâce à sa structure en béton et à sa charpente métallique, extrêmement rare à l'époque, que la villa survit aux deux guerres mondiales. D’autres artistes tels que Tony Selmersheim, décorateur et ébéniste ainsi que Félix Aubert, dessinateur, rejoignent Louis Sorel. Ces artistes, membres d’un groupe de réflexion éphémère appelé « l’Art dans Tout », apportent de nouveaux codes pour l’aménagement de l’habitat. Leur mouvement symbolise le détournement des arts majeurs au profit de l’habitation et de son décor, répondant ainsi aux mutations des modes de vie.
La villa d’une surface au sol de 350 m2 constitue l’une des réalisations les plus exemplaires de transition entre l’Art nouveau et l’Art déco. Tantôt sobre et rectiligne, tantôt en torsades et volutes, la villa n'appartient à aucun des deux. Si l'extérieur privilégie les formes droites et géométriques, proches de l'art déco, le mobilier et la décoration tendent vers l'art nouveau. À la fin de sa construction, le directeur général de Pommery, Louis Cochet donne son nom à la villa et y résidera jusqu’en 1931. Habitée jusqu’en 1970 par les cadres de la maison Pommery, elle est laissée à l’abandon pendant de longues d'années. En 1980, la villa est l’objet d’une demande de permis de démolir que refuse l'architecte des bâtiments de France, Michel André. En 1999, la ville de Reims la place sous sa protection.

Sa rénovation
En 2004, Paul-François Vranken, alors Président du groupe Vranken-Pommery Monopole, et Nathalie Vranken rachètent la villa pour y installer le siège de la maison de champagne Vranken. Ils lancent alors un ambitieux projet de rénovation à l'identique de l’édifice dans le respect de son état originel. S’appuyant sur des documents d’archives historiques ainsi que sur les traces matérielles conservées in situ, l’équipe des maîtres d’oeuvres à majorité champenois travaillent pendant près de quatre ans à la restauration de l’ensemble de l’édifice, à la fois extérieur et intérieur. Grâce à leur savoir-faire, ces artisans ravivent l’éclat des décorations murales peintes au pochoir, révèlent à nouveau les motifs floraux et géométriques des vitraux. Cent ans après sa construction, ce chef d’oeuvre architectural est rebaptisé Villa Demoiselle.