Annoncés en janvier dernier et exposés du 3 septembre au 12 octobre 2008 par le Centre de Création Bund 18 de Shanghaï, les Chinese Contemporary Art Awards (CCAA) 2008 Exhibition sont présentés du 7 novembre au 21 décembre 2008 à l’Ullens Center for Contemporary Art à Pékin. L’exposition présente un ensemble important d’œuvres récentes et majeures des artistes récompensés : Liu Wei, Tseng Yu-Chin et Ai Weiwei.

Les Chinese Contemporary Art Awards ont été fondés par Uli Sigg en 1997, institution à but non lucratif créée dans le but d’introduire l’art contemporain chinois sur la scène nationale et international. L’expansion du marché de l’art de la décennie suivante entraîna la création de nouveaux critères de sélection des grands prix (Awards), car il convenait en effet d’orienter la production artistique contemporaine vers une spécificité plus authentiquement chinoise.
Selon les termes d’Uli Sigg : “c’est aujourd’hui le marché qui valide la qualité des œuvres d’art. Une institution comme le CCAA joue un rôle important dans ce débat qu’elle arbitre et enrichit.” Les prix décernés offrent aux artistes un tremplin qui leur permet d’être reconnus mondialement et donnent aux curateurs étrangers la possibilité d’identifier les oeuvres d’art les plus intéressantes de la Chine entière.

Les artistes Liu Wei, Tseng Yu-Chin et Ai Weiwei ont été sélectionnés par un jury dans lequel figurent Hou Hanru, Directeur des expositions et projets publics, Président des Expositions et Etudes muséographiques de l’Art Institute de San Francisco ; Ken Lum,  artiste canadien d’origine chinoise, qui a reçu une bourse du Guggenheim Fellowship, a fait carrière dans l’enseignement et a participé à de nombreuses grandes expositions ; Gu Zhenqing, curateur et critique responsable de la galerie Li Space, récemment inaugurée ; Chris Dercon, Directeur de la Haus der Kunst de Munich ; Ruth Noack, curateur de la Documenta 12 ; Huang Du, curateur indépendant et critique, qui fut commissaire de la sixième Biennale de Shanghaï et Uli Sigg, fondateur des Chinese Contemporary Art Awards. Ces critiques, artistes et curateurs de renom se sont prononcés en faveur des critères d’originalité et d’innovation dans la création artistique. Ces critères devraient permettre de stimuler le débat sur le concept de valeur intrinsèque chinoise dans un marché de l’art en pleine expansion. L’exposition des lauréats sera accompagnée d’une publication rédigée par Pauline Yao, distinguée par le prix 2008 de la critique d’art indépendante, récemment créé par les Chinese Contemporary Art Awards.

Liu Wei, couronné par le prix du Meilleur Artiste, défie les limites de l’expérience et la norme discursive telle que la définit le vocabulaire de l’art contemporain dans le monde. Les installations et le travail conceptuel de Liu Wei lui ont valu un immense succès sur la scène internationale de l’art. Ses expérimentations font l’objet d’une autocritique permanente ; celle-ci remet en question son système créatif idiosyncratique et ce que la plupart des artistes considèrent comme terrain conquis. Il a ébranlé nos convictions sur la définition de l’art contemporain et le rôle tenu par l’exposition dans le système de l’art même. Liu Wei ne redoute pas l’échec et remet sans cesse sur le métier un ouvrage dont il n’est pas satisfait. Il préfigure par là un avenir situé au-delà de l’explosion actuelle du marché de l’art en Chine, placée elle-même sous le signe de la mondialisation (production et consommation).

Tseng Yu-Chin, couronné par le prix du Meilleur Jeune Artiste, est l’auteur d’une œuvre caractérisée par son humanisme à la fois pénétrant et subtil. Il est intimement concerné par le rôle de l’individu dans une société contemporaine en pleine mutation, qu’il perçoit notamment en termes de désaffection (abandon des schémas traditionnels de la vie communautaire et de la vie familiale); mais son approche parle abondamment d’espoir et de rédemption.

Ses films et vidéos illustrent tour à tour compassion et voyeurisme, poussant la description de ses sujets aux limites extrêmes de la figuration. Il rend ainsi hommage à l’art du pionnier de la vidéo Zhang Peili, mais n’en développe pas moins un idiome esthétique absolument unique. Ses pièces prennent souvent la forme de vignettes vidéo empruntées à un modèle particulier du cinéma taïwanais. Ainsi son œuvre établit-elle un pont entre les mutations de la Chine continentale moderne et Taïwan, où il vit et travaille.

Ai Weiwei est distingué par un prix qui récompense la pérennité d’une longue carrière artistique. Peut-être aucun autre artiste n’a t-il, mieux que lui relevé avec autant de force le défi lancé par une histoire de l’art contemporain chinois à la fois superficiel et fugace. Sa production a transcendé la catégorie désignée du nom d’ “art contemporain” et pénètré les rouages complexes de la politique nationale et contribue, ce faisant, à promouvoir un changement radical de l’architecture et de l’urbanisme chinois. Pour les étudiants qui désirent se faire une idée précise de la situation actuelle de l’art et de la culture dans ce grand pays d’Asie, ses contributions pluridisciplinaires ont fait de Ai Weiwei, une référence incontournable.

“Les expositions et le catalogue éclaireront d’un jour nouveau les artistes lauréats que sont Liu Wei, Tseng Yu-Chin et Ai Weiwei. Réunis par la sélection d’un jury des plus sévères, ils méritent toute l’attention que leur accordent les expositions et catalogues du CCAA !”
— Uli Sigg


Chinese Contemporary Art Awards 2008 Exhibition

Ai Weiwei, né en 1957 à Pékin, ville dans laquelle il vit et travaille : prix couronnant une carrière entièrement dédiée à l’art (Lifetime Achievement Award).
Liu Wei, né en 1972 à Pékin, ville dans laquelle il vit et travaille : prix du meilleur artiste (Best Artist).
Tseng Yu-Chin, né en 1978 à Taipeh, ville dans laquelle il vit et travaille : prix du meilleur jeune artiste Best Young Artist).

Organisé par le Chinese Contemporary Art Awards, Bund 18 et l’Ullens Center of Contemporary Art.


L’UCCA est un centre d’art contemporain pluridisciplinaire, à but non lucratif, fondé par les collectionneurs Guy et Myriam Ullens en novembre 2007. L’UCCA présente des expositions d’artistes établis et émergents et s’impose désormais comme une référence en matière de partage des connaissances, via la formation et la recherche.