En automne 2008 le Palazzo Grassi et le Musée d’art contemporain de Chicago présenteront à Palazzo Grassi l’exposition Italics : Art Italien entre Tradition et Révolution, 1968-2008 organisée par Francesco Bonami.
Italics, couvrant un arc de temps de quarante ans, est l’une des plus grandes expositions jamais organisées consacrées à l’art italien contemporain. 105 artistes et plus de 250 oeuvres seront présentés non pas de manière chronologique mais dans un croisement continu de références et de citations en créant un décalogue riche et complexe entre les différentes générations d’artistes. Au lieu d’observer l’art italien à travers ses mouvements et ses groupes, Italics veut analyser le phénomène artistique contemporain en Italie comme un flux continu où les courants culturels font constamment resurgir le passé, mis en crise par les révolutions des différents langages utilisés par les artistes exposés. Italics est une tentative courageuse de démontrer que l’art italien est bien plus et très différent de ce qui a été généralement présenté au public international ces trente dernières années. Italics tente d’observer le phénomène italien depuis un nouveau point de vue, provocateur et parfois polémique.
Des personnalités extrêmement influentes, comme Fernando Melani, et pratiquement inconnues, comme Maria Lai, apparaîtront comme d’incroyables surprises, non seulement pour le public international mais aussi pour le public italien des non spécialistes.
L’exposition veut être une recherche sur ce que l’on pourrait appeler le « syndrome italien », un parcours non linéaire avec de très nombreux sentiers sur lesquels l’art italien s’est souvent égaré. L’année 1968 est marquée par la disparition d’artistes fondamentaux pour la compréhension de l’histoire de l’art contemporain en Italie.
Lucio Fontana, dont on reconstruira l’espace architectural présenté à Kassel pour la quatrième édition de Documenta en 1968. Egalement pour Gastone Novelli, dont Italics présentera la salle qui lui était consacré à la Biennale de Venise, la même année. Pino Pascali, enfant prodige de l’Arte Povera, sera présent avec « Vedova Blu » (« Veuve Bleue »), l’une de ses dernières et rares sculptures. Des oeuvres comme « I funerali di Togliatti » (« Les funérailles de Togliatti ») de Renato Guttuso, de 1972, dialogueront avec des travaux comme la sculpture autoportrait de 1987 d’Alighiero Boetti ou la petite fontaine de Marisa Merz, soulignant la tension entre la dimension politique et l’espace privé qui est au coeur de la poétique de nombreux artistes italiens.
À travers une série de contrapositions et de symétries, Italics arrivera jusqu’aux dernières générations, de Maurizio Cattelan, Vanessa Beecroft, Paola Pivi, Micol Assael et Roberto Cuoghi jusqu’à des artistes émergents comme Massimo Grimaldi et Enrico David.
Italics : Art Italien entre Tradition et Révolution 1968-2008 sera accompagnée d’un catalogue en italien et en anglais avec une anthologie de textes historiques et d’essais récents de jeunes critiques internationaux et italiens.
Le commissaire de l’exposition Francesco Bonami est le Guest Curator du Museum of Contemporary Art de Chicago. Il a été directeur de la 50e Biennale d’art contemporain de Venise en 2003. Il a publié pour Mondadori le livre « Potevo farlo anch’io ; Perche’ l’arte contemporanea e’ davvero arte »* à sa quatrième réimpression. Il est responsable pour Electa/Mondadori de la collection « Supercontemporanea ». Ses articles sur l’art contemporain ont été publiés dans Vanity Fair Italia, le New York Times Magazine et le quotidien Il Riformista. Il vit aux États-Unis depuis 1987.
« Italics. Art italien entre Tradition et Révolution, 1968-2008 » est organisée par Palazzo Grassi, Venise, François Pinault Foundation et le Museum of Contemporary Art, Chicago.