08 Avril 2011
31 Déc. 2013

SARKIS, "AILLEURS ICI"

Domaine de Chaumont-sur-Loire

Après une première commande faite à Jannis Kounellis en 2008, Sarkis propose à son tour une œuvre exceptionnelle pour le Château de Chaumont-sur-Loire, financée par la Région Centre. Sa réalisation se fait en deux temps : 40 vitraux conçus et installés en 2011, 32 en 2012. Au total, ce sont donc 72 créations qui viendront éclairer et métamorphoser des appartements du Château abandonnés de longue date et spécialement ouverts à la visite.

Tel un musée imaginaire de l’artiste, ces vitraux dévoilent des images fondamentales de vie et de mort, d’amour et d’architecture, fascinantes et insolites « fenêtres mentales », jouant avec la mémoire du lieu, la mémoire du monde et celle de l’artiste. Les scènes représentées sont aussi variées qu’un cerisier en fleurs dans un jardin japonais, un palais à l’abandon au bord d’un étang à Ahmedabad (Inde), un coucher de soleil à Nordland (Norvège), un pan de montagne en marbre blanc de Carrare (Italie), le visage d’une danseuse indienne sous la pluie, la résurrection d’un mort, l’émotion et la lumière d’une cérémonie religieuse arménienne... Ces images, sublimes ou tragiques, seront exposées pendant trois ans, jusqu’au 31 décembre 2013.

 

Projet artistique

 Les productions de Sarkis, d’un profond humanisme, consistent en des mises en scène composées d’objets, sculptures, aquarelles, photographies, films, créés par l’artiste lui-même, qui se nourrissent de références à l’histoire, la philosophie, les religions, les arts ou la géopolitique. Elles tentent en permanence de bâtir un pont entre les œuvres du passé et le monde contemporain. Qu’il s’agisse d’œuvres d’art, d’œuvres monumentales, de quartiers urbains, ce sont des lieux entiers qu’il investit dans des conditions sans cesse changeantes (matériau, lumière et couleurs).

Les 72 vitraux créés spécialement pour le Château de Chaumont-sur-Loire par Sarkis viennent dialoguer avec les vitraux déjà présents dans le monument.

Sarkis conçoit ce parcours de lumière comme un cheminement initiatique et mental à travers lequel le visiteur construit sa propre histoire. Il place un vitrail devant chaque fenêtre du premier et du second étage de l’aile sud du château. Ces vitraux, dévoilant des images de vie et de mort, d’amour et d’architecture fixent dans l’instant des histoires passées et des visions futures. Sarkis confronte des images de techniques anciennes, par exemple une photographie de mosaïque, avec une image de la vie quotidienne.

La réalisation de cette nouvelle œuvre de Sarkis s’organise en deux temps. En 2011, une trentaine de vitraux sont conçus et installés devant les fenêtres de l’aile sud. En 2012, une deuxième série de vitraux prendra place dans les cuisines et dans les sous-sols du Château.

Le château est l’espace de l’œuvre, qui à travers la lumière exalte sa vie et son histoire. Pour cette raison, Sarkis souhaite conserver les pièces du Château en l’état, utilisant les objets qui y sont entreposés comme des témoins de l’histoire des lieux. L’artiste utilisera la lanterne du 19 ° siècle, en juxtaposant aux vitraux déjà existants, des verres de couleur rouge. Une lanterne suspendue devant la fenêtre filtrera la lumière en autant de facettes colorées.

Au second étage, devant chaque fenêtre des petites chambres de bonnes, des vitraux filtreront la lumière et irradieront les divers objets occupant la pièce.

Ces vitraux se transforment au gré d’une lumière toujours changeante. La nuit, ils sont éclairés par des diodes, prenant le relais de la lumière naturelle.

 

La vision de Sarkis

« Des chambres presque en ruine dans un château merveilleux : c’est ce contraste qui m’a frappé lors de ma première visite.

Il avait neigé. Il n’y avait presque aucun visiteur. Une certaine mélancolie circulait presque dans toutes les salles, aussi bien celles ouvertes au public que celles qui leur étaient fermées.

Nous avions commencé la visite du Château par les salles très bien agencées, ouvertes au public. Ensuite, nous avions poursuivi par les chambres presque en ruine, fermées aux visiteurs où attendaient des objets abandonnés. Les murs respiraient le temps, le passé. Les pièces n’étaient plus chauffées depuis des décennies - Je me souviens, je m’étais approché d’une petite fenêtre et j’avais regardé dehors ; le paysage sous la neige m’avait semblé figé depuis très longtemps sous une lumière changeante. Des images figées qui changeraient avec la lumière, se transformèrent plus tard en faisant naître l’idée des vitraux.

Un scénario allait s’écrire. J’inviterais des gens à une promenade vers les salles à l’abandon, je ne changerais et ne toucherais que très peu de chose, parfois je ne laisserais même pas entrer les visiteurs qui resteraient au seuil de la porte et regarderaient l’intérieur de la pièce comme une scène de théâtre... Soudain, on apercevrait un vitrail suspendu devant une fenêtre, comme un acteur en contrepoint. Un vitrail neuf avec sa technique ancienne et 

son image d’aujourd’hui, évoquant la très grande richesse de notre culture, de tout temps, de tout lieu, d’ici et d’ailleurs : un cerisier fleuri dans un jardin japonais, un palais à l’abandon au bord d’un étang à Ahmadabad, un coucher de soleil à Nordland, la coupe de la montagne en marbre blanc de Carrare, le visage d’une danseuse Indienne sous la pluie, l’architecture du Musée Juif à Berlin de Libeskind, un puits dans une verdure en Toscane, la mort qui ressuscite dans un film de Dreyer, 12 bougies dans une vieille église en Arménie, la naissance d’une nouvelle architecture à la frontière d’un quartier ancien en Angleterre, la danse d’une tribu chaman, le visage d’un homme en très gros plan qui nous regarde, le paysage enneigé vu d’une petite fenêtre du Château de Chaumont...

Chaque fenêtre des chambres, vivant à l’abandon, aurait son vitrail suspendu, éclairé par la lumière naturelle du jour et une autre lumière, artificielle. Les deux sources lumineuses accoucheraient d’autres lumières. Une image excessivement riche, figée dans la technique du vitrail et aussi en mouvement grâce aux sources de lumières.

La première année, lors de l’ouverture en avril 2011, 40 vitraux suspendus seront installés, dont 10 seront fabriqués sur place. 32 vitraux seront conçus la deuxième année.

Les vitraux ne racontent pas une histoire, ils sont ouverts à l’histoire de notre monde, à des milliers et à des milliards d’images ». Sarkis

 

Repères biographiques (sélection)

Né en 1938 à Istanbul, vit depuis 1964 à Paris.

1960 : Sehir Galerisi, Istanbul

1962-1963 : Alman Kultur Merkezi, Istanbul, Ankara

1969 : « Quand les Attitudes deviennent Formes » , Kunsthalle Bern (22mars-27avril), MuseumHausLange,Krefeld,I.C.A,Londres Biennale de Paris.

1970 : Mekkano+Goudron, GalerieSonnabend,Paris,(solo) « ARC », Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, octobre

1972 : « OpérationOrgane », Kunsthalle,Düsseldorf,(solo)

1974 : « LaDramaoftheTempest »- Muséed’Artetd’IndustriedeSaint -Etienne, solo) «GunMetal», GalerieSonnabend,Paris,(solo) « La Drama of the Tempest », Gallerie La Salita, Roma, (solo) « Signori, tutto ciò che avete detto è stato registrato. Vi farò ascoltare la registrazione. L’affare non è stato archiviato, signori », ModernArt AgencyLucioAmelio,Napoli,(solo)

1975 : « BLACKOUTBLACKIN », GalerieSkulima,Berlin,(solo) 1977 : « DOCUMENTA VI », Kassel

1978 : « KRIEGSSCHATZ KLASSENKRIEG », Westfälischer Kunstverein Münster, (solo)

1979 : « RéservesAccessibles », MNAM, CentreGeorgesPompidou, Paris, (solo) « DER BLACKOUT IST VOLLER SCHWARZER BLAUER ROTER GOLDENER FARBE SO WIE DER ANSTREICHER », Neue Galerie, Sammlung Ludwig, Stadt Aachen, (solo)

1980 : « Für Augen und Ohren », Kunst Akademie, Berlin

1982 : BiennaledeSydney, ArtGalleryofNewSouthWales «DOCUMENTAVII», Kassel

1984 : « La Fin des Siècles, Le Début des Siècles », ARC, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, (solo) « Der Anfang der Jahrhunderte », DAAD Galerie, Berlin, (solo)

1985 : « Ma Mémoire est ma Patrie », Kunsthalle Bern, (solo) Trio avec Piano Kriegsschatz, Viola d’Amour, Flûte de Guatemala devant le Décor des 3 Expositions de Sarkis au Centre d’Art Contemporain, Centre d’Art Contemporain de Genève, (solo) «LesTrésorsduCapt.Sarkis», LeNouveauMusée,Villeurbanne (solo) Biennale de Sao Paulo, septembre

1986 : « CAYLAKSOKAK », MaçkaSanatGalerisi,Istanbul,(solo) « EUROPALIA », Ospedale degli Innocenti, Firenze

1987: Biennale d’Istanbul

1989 : « Ma Chambre de la Rue Krutenau en Satellite » et « 103 Aquarelles », L’Ancienne Douane, Strasbourg, (solo) « Les Magiciens de la Terre », Centre Georges Pompidou et La Grande Halle de la Villette, Paris

1990 : « The Readymade Boomerang », 8th Biennale of Sydney « Ma Chambre de la Rue Krutenau à San Lazzaro », (La 2ème Intérprétation),SanLazzarodeiArmeni, BiennaledeVenise (solo) «Lesterritoiresdel’Art», MuséeRusse,Leningrad « Re-Writing History », Kettle’s Yard Gallery, Cambridge, Anthony Reynolds Gallery London

1991 : « Scènes de nuit - Scènes de jour », Magasin, Centre National d’Art Contemporain, Grenoble, (solo)

1992 : « Scènes de nuit, de jours », Centraal Museum, Utrecht, (solo) « Territorium Artis », Kunst und Austellungshalle, Bonn

1993 : «Trésorsdevoyage», SanLazzaro, BiennaledeVenise « Le décalage entre la lumière de l’éclair et le bruit du tonnerre », Centre Georges Pompidou, (solo)

1994 : EighthTriennale-India, NewDehli « Les 7 Trésors de Guerre de La Réunion », Musée Léon Dierx, Saint-Denis de La Réunion, (solo) « Zone », Kitakanto Museum of Fine Arts, Maebashi, (solo) (catalogue)

1995 : « Das Licht des Blitzes, Der Lärm des Donners », Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig Wien, Palais Lichtenstein, (solo) (catalogue) «26.9.19380», Kunst-undAusstellungshallederBundesrepublik Deutschland, Bonn, (solo) (catalogue) Biennale d’Istanbul, (Orient-ation)

1996 : « 3 Zones + One », Capp Street Project, San Francisco, (solo) (livret)

1997 : « AU COMMENCEMENT, LE SON DE LA LUMIERE, A L’ARRIVEE », Musée des Beaux-Arts, Nantes, 8 mars-19 mai, (solo)

1998 : « PREMISES (Invested Spaces in Visual Arts, Architecture and Design from France, 1958-1998 », Solomon R. Guggenheim Museum SoHo, New York

1999 : « KRONOS & KAIROS », Museum Fridericianum, Kassel, (catalogue) « El mundo no es legible, pero mi corazon si ! », Centro de Arte ContemporáneoWifredoLam,LaHabana (solo)

2000 : « SARKIS 21.01.2000 - 09.04.2000 », CAPC Musée Bordeaux, (solo) (catalogue) Shanghai Biennale, Shanghaï Art Museum (catalogue)

2001 : « Les Vitraux de l’Abbaye Silvacane + Les 109 Ikônes », Abbaye Silvacane, (solo)

2002 : « Le monde est illisible, mon cœur si. », Musée d’Art Contemporain, Lyon (solo) (catalogue)

1ère scène : « La Brûlure » , du 1.2 au 2.3. 2ème scène: « L’Espace de musique », du 5.3 au 7.4. 3ème scène: « L’Ouverture » , du 17.4 au 18.5.

« Der Besuch. Das Gespräch. Die Erwartung », Hessisches Landesmuseum Darmstadt, (solo) (catalogue)

2003 : « 2600 ans après 10 minutes 44 secondes », Galerie de l’UQAM,Montréal, (solo)

2004 : « le reflet et le sublime » , Musée Serguei Paradjanov, Erevan, (solo) « avant et après le silence », Chapelle des Brigittines, Bruxelles (solo) « L’homme qui essayait d’attraper la lumière », Château des Adhémars, (solo) « 148 IKONAS », Museum Kunst Palast, Düsseldorf, (solo)

2005 : « Encounters with Munch », Henie 0nstad Kunstsenter, Hovikodden, Norway, (catalogue) « Urban Realitäten : Fokus Istanbul », Martin-Gropius-Bau, Berlin, (catalogue) « Au commencement le toucher », Le Musée Unterlinden, Colmar, (solo), puis La Chapelle Saint Quirin, Sélestat, (solo) et Le FRAC d’Alsace, Sélestat, (solo) « LICHTKUNST », ZKM Karlsruhe

2006 : « Alive and after », San Francisco Art Institute (solo)

2007 : « Inclinaison », Musée Bourdelle, Paris (solo) « Rencontre Ucello, Grünewald, Munch, Beuys », Musée du Louvre, (solo) « IKONEN », Bode Museum Berlin, (solo)

2008 : « Landscape Forever », Museum Boijmans van Beuningen, Rotterdam, 16.2.-25.5 (solo)

2009 : « SITE » Istanbul Modern, Istanbul, 10.09.09-10.01.2010 (solo) Biennale de Lyon , 15.09 «Litanies», NuitBlanche,LaGrandeMosquéedeParis,3.10

2010 : « PASSAGES », Centre Georges Pompidou Paris, 9.2-21.6 (solo) (catalogue) « A Cage Roaratorio », IRCAM, Paris, 7.06 (solo) « La Tragédie du roi Richard II », La scénographie, Festival d’Avignon, 20.07 – 27.07

2011 : « HOTEL SARKIS », Musée d’Art Contemporain Genève, 15.02- 15.05 (solo) « OPUS 2 », Galerie Nathalie Obadia, Paris, 11.03 - (solo)

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DOCUMENTATIONS
Informations pratiques

Domaine de Chaumont-sur-Loire

41150 Chaumont-sur-Loire

T. 02 54 20 99 22

www.domaine-chaumont.fr

 

Tarifs Château et Parc 

Plein tarif : 9,50 euros

Tarif de 12 à 18 ans : 6 euros

Tarif de 6 à 11 ans : 3,50 euros

 

Billet jumelé Château, Parc et Festival des jardins

Plein tarif : 15,50 euros

Tarif de 12 à 18 ans : 11 euros

Tarif de 6 à 11 ans : 5,50 euros


CONTACT

Caroline Vaisson / caroline@claudinecolin.com