Le musée Rodin de Meudon ouvre ses portes, comme chaque printemps, le dimanche 1er avril 2012.
Cette année, la salle du musée accueille, en raison des travaux de rénovation de l’hôtel Biron à Paris, de nouveaux aspects du travail de Rodin, dans une vision élargie de l’atelier. Les marbres du Secret, de Madame Fenaille ou d’Eve Fairfax illustrent un aboutissement de l’étude tandis que de nouveaux plâtres, le Torse de l’Age d’Airain drapé, la maquette du Christ et la Madeleine ou la Tour du travail montrent au public des développements tardifs ou méconnus de l’œuvre du sculpteur.
Le domaine situé sur les hauteurs de Meudon surplombe la Seine. Il comprend deux bâtiments. La villa des Brillants, maison de style Louis xiii d’allure modeste en briques et pierres, a été achetée par Auguste Rodin aux enchères le 19 décembre 1895.
Sa rénovation, menée en 1997 à partir de photographies d’époque, a permis de reconstituer le cadre de vie et de travail du sculpteur. En contrebas, un musée, inauguré en 1948, présente de nombreux plâtres, dont ceux des œuvres monumentales dans leurs états successifs : de La Porte de l’Enfer au groupe de Bourgeois de Calais, en passant par de nombreuses études et figures pour le Balzac ou les monuments à Victor Hugo, à Puvis de Chavanne et à Whistler, installées sur une estrade centrale. Avant le bronze et le marbre, ces esquisses, études ou variantes révèlent le premier stade du processus créatif de Rodin.
Du vivant du sculpteur, la propriété fut le cadre propice au développement de son œuvre. En 1900, une cinquantaine de personnes, parmi lesquelles de nombreux praticiens, ouvriers et mouleurs, travaillait autour de lui. Si Rodin se rendait chaque jour dans ses ateliers parisiens, au dépôt des marbres notamment, c’est à Meudon qu’était élaborée la part la plus intime de son œuvre. Dès 1905, il fit venir à lui, comme secrétaire, le poète Rainer Maria Rilke qui habita sur place.
« C’est une impression extrêmement forte que cette vaste halle claire où toutes ces sculptures blanches, éblouissantes semblent vous regarder derrière les hautes portes vitrées, comme la faune d'un aquarium. Une grande, une immense impression ... » (Rilke à sa femme Clara, 2 septembre 1902).
L’endroit fut vite un passage obligé : amis, modèles, commanditaires, personnalités françaises et étrangères s’y succédèrent en grand nombre.
Aujourd’hui les visiteurs découvrent en parallèle l’esprit d’un atelier et l’atmosphère d’une demeure d’artiste au tournant des xixe et xxe siècle. Dans le jardin la statue du Penseur domine la tombe où reposent Rodin et Rose Beuret, maîtresse des lieux et compagne de toute une vie.
L’ensemble du domaine, parc, villa et musée, est classé Monument historique depuis le 17 février 1972. La villa des Brillants s’est vu décerné par le Ministère de la Culture et de la communication le label „Maisons des illustres“ . Ce label est donné à des lieux de mémoire où les hommes et femmes qui y habitèrent se sont illustrés dans l’histoire politique, culturelle et sociale de la France.