Après avoir consacré ses cimaises à une première monographie dédiée à Mai-Thu Perret (The Adding Machine, 08.10.2011-08.01.2012) puis à Lili Reynaud-Dewar (Ceci est ma maison / This is my place, 05.02-29.05.2012), le MAGASIN poursuit son projet d’accompagnement d’une génération émergente en confiant l'ensemble de ses espaces d’exposition à Isabelle Cornaro.
Dans cette exposition, cette jeune artiste française interroge les notions de perspective, de point de vue et de positionnement. Ses références artistiques remontent au-delà des années 1960 et 1970. Elle s’inspire de divers courants esthétiques, qui ont construit la culture occidentale, qu’elle aborde d’un point de vue conceptuel - sémiologique - et de réflexions issues de la postmodernité autour du médium, du point de vue, de la question du style et de la reproduction vs l’original.
En effet, c’est en partant de peintures classiques qu’Isabelle Cornaro construit les lignes de perspective de ses installations. De l’abstraction à la figuration, elle crée des ensembles et des systèmes qui constituent de nouveaux paysages grandeur nature. Elle utilise des objets issus de la culture populaire qui comportent des éléments idéologiques, qu’elle fait interagir avec des documents appartenant aux champs de la culture savante. Une fois intégrés dans une composition, les objets familiers mis en scène minutieusement se dotent d’un sens nouveau et d’une valeur nouvelle. Elle met en lumière l’importance des systèmes symboliques dans les productions culturelles et montre ainsi comment les modes de représentation historiquement et culturellement déterminés influencent notre perception du monde.
La diversité des médiums employés - le dessin, la vidéo/ le film, l’installation- est liée à l’histoire et la culture de la société occidentale. L’artiste joue avec les frontières de ces médiums artistiques où l’œuvre se situe entre le document de travail, l’objet unique et privé et l’objet public et anonyme.
Née en 1974, Isabelle Cornaro vit et travaille à Paris, France. Lauréate du Prix de la Fondation d’Entreprise Ricard en 2010, elle a notamment exposé au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, au Palais de Tokyo et au Sculpture Center à New-York.
Seront présentées des pièces existantes et des pièces nouvelles en relation avec son exposition à la Kunsthalle de Berne, Suisse, en 2013.
Les deux expositions sont accompagnées d’un catalogue publié aux éditions JRP| Ringier. Commissariat de l'exposition : Yves Aupetitallot.
The Whole World Is Watching
Une exposition et un projet en ligne de la session 21 de l’École du MAGASIN : Shoghig Halajian, Corrado Salzano et Sarah Sandler.
Empruntant son titre au slogan anti-guerre de 1968, «The whole world is watching », le projet curatorial explore les notions de transparence et de responsabilité qui sous-tendent les technologies de communication à notre disposition. Il prend pour point de départ l’histoire locale du Vidéogazette (1972-1976), un collectif de techniciens et de citoyens qui enseignaient aux habitants du quartier de la Villeneuve à Grenoble comment utiliser l’équipement audiovisuel et produire leur propre chaîne de télévision. Transformant l’auditorium du MAGASIN en espace d’exposition, le projet réunit une sélection de films et de documents provenant des archives du Vidéogazette ainsi que des œuvres vidéo, et examine l’espace collectif défini par la technologie dans ses traits les plus contrastés : une communauté autodéterminée à laquelle se joignent des individus, une collection cacophonique de voix isolées et atomisées, un territoire revendiqué par le pouvoir étatique centralisé, et un laboratoire pour de possibles scénarios politiques à venir.