À la fin de sa vie, Monet écrivait : « Je dois tout à Boudin ». Pour la première fois depuis 1899, une institution parisienne organise une grande rétrospective de peintures, pastels et aquarelles d’Eugène Boudin. Né à Honfleur en 1824 et mort à Deauville en 1898, fasciné par la lumière qu’il va chercher jusqu’à Venise, il est considéré comme l’un des pères de l’impressionnisme.
Cette exposition, qui a pour commissaire général Laurent Manœuvre, est rendue possible grâce aux prêts exceptionnels des plus grands musées américains (National Gallery de Washington, Museum of Fine Arts de Boston...).
Grand spécialiste d’Eugène Boudin, Laurent Manœuvre écrit : « Eugène Boudin est surtout connu pour ses représentations de la haute société du Second Empire sur les plages normandes. S'il fut l'inventeur de ce genre, il fut aussi un observateur incisif des métamorphoses du ciel. L'un des premiers, Baudelaire avait remarqué ces « beautés météorologiques » qui donneront naissances au concept de « série », systématisé ensuite par Monet. Celui que Corot surnommera « le roi des ciels » parcourt l'Europe, de Rotterdam à Venise, en passant par Anvers, Dunkerque, Berck, la Bretagne, Bordeaux ou la Côte d'Azur. En de brillantes études, il saisit la lumière si particulière à chaque lieu. Monet avouera : « J’en étais arrivé à être fasciné par ses pochades, filles de ce que j’appelle l’instantanéité ».
Boudin conserve à nombre de ses peintures la saveur de l'esquisse, produisant ainsi une impression de plein air si contraire au goût de ses contemporains pour le “fini”. En dépit de leur qualité, beaucoup de ces œuvres prestigieuses n'ont plus été exposées de ce côté de l'Atlantique depuis les années 1860-1880. Ce sera donc pour le public français une véritable découverte. »