La Galerie de la Méditerranée
Commissaire général : Zeev Gourarier
Scénographie : Studio Adeline Rispal
La Méditerranée, si elle n’a jamais constitué un ensemble politique homogène, est néanmoins un bassin de civilisations spécifique, organisé autour de singularités. Pour cette première présentation, quatre d’entre elles ont été distinguées :
Naissance des dieux et inventions des agricultures :
Il y a dix mille ans, les hommes domestiquent la nature. En Méditerranée, ils commencent à cultiver les blés et élèvent les moutons, les ânes, les boeufs… Aux mondes animistes de la préhistoire succèdent les polythéismes antiques. Le paysage méditerranéen se modifie, transformant la flore, modifiant de fait la faune. Cette nature peu favorable à l’agriculture a par ailleurs conduit les hommes à multiplier les stratégies pour maîtriser l’espace et en tirer le meilleur profit. De la sakieh égyptienne traditionnelle à l’oeuvre contemporaine d’une artiste israélienne sur la distribution des eaux, tous les supports et matériaux racontent l’histoire des agricultures, de leurs fragilités jusqu’à leurs mutations aujourd’hui.
Une ville sainte, trois révélations :
Jérusalem est le lieu où se retrouvent les monothéismes. Cité de David, elle devient le centre religieux unique du peuple hébreu qui s’y sédentarise. Elle est aussi le lieu de la Passion, de la Résurrection et de l’Ascension du Christ. C’est également de là que le prophète Mahomet a effectué son voyage nocturne. Le rôle fondamental de la ville trois fois sainte sera notamment illustré par une exceptionnelle maquette incrustée de nacre représentant le Saint-Sépulcre, de délicats « fixés sous verre », évoquant le voyage de nuit du prophète emporté par Burak, ou des lampes de Hannoucah, mais aussi par des productions d’artistes contemporains inspirés par la lumière, comme les vitraux d’Aurélie Nemours ou l’oeuvre oecuménique de Michelangelo Pistoletto.
L’invention du citoyen et le développement de la démocratie :
Nées en Méditerranée, citoyenneté et démocratie développent des valeurs qui touchent à l’universel.
Du citoyen athénien à la blogueuse tunisienne, du marchand des Républiques italiennes (Gênes, Venise…) au communard de Barcelone, cette section sera entre autres illustrée par d’exceptionnels portraits en marbre d’époque romaine (provenant de Palmyre) et par des tableaux raffinés de doges vénitiens du XVIe siècle. Le MuCEM doit témoigner des avancées et des reculs de la démocratie en Méditerranée, questionner le respect des droits de l’enfant, la liberté d’expression ou l’accès à l’éducation.
Les découvertes :
Dès l’Antiquité, explorateurs, pèlerins, et voyageurs font de la Méditerranée aux sept merveilles la destination de tous leurs voyages ; elle est aussi le départ des grandes découvertes qui ont mis en relation les océans, réduisant par là l’espace imaginaire d’un espace infini à une mer intérieure.
À ces grands périples répondent les voyages vers les lieux de mémoires (pèlerinages), de connaissance et de formation (le Grand Tour), d’émerveillement et de villégiature. Vedutte, vues d’optiques et installations contemporaines, évoquent, entre le ciel et l’eau, les lumières de la Méditerranée. Et pour terminer ce périple dans le temps et l’espace, un monumental surtout de porcelaine, oeuvre d’Anne et Patrick Poirier, évoque les sept merveilles du monde.