Après « Soleil froid », le Palais de Tokyo expérimente à nouveau et entraîne avec lui une trentaine de galeries et lieux d’art dans tout Paris pour rendre manifeste l’émergence de la figure du curateur. Au Palais de Tokyo, « Nouvelles vagues » est une grande manifestation composée par 21 jeunes curateurs ou groupes de curateurs internationaux (13 nationalités), sélectionnés par un jury parmi plus de 500 candidatures.
Cette saison transforme le Palais de Tokyo dans son intégralité et se diffuse dans toute la ville, en révélant les artistes, les idées et les situations pour lesquels s’engagent ces nouveaux professionnels.
Grâce au Comité professionnel des galeries d’art, cet événement est complété par l’implication de plus d’une trentaine de lieux dans la capitale. Ils s’associent au Palais de Tokyo et invitent chacun dans leurs espaces un jeune curateur à concevoir une exposition. Cette cinquantaine de propositions constitue un moment inédit dans la vie artistique à Paris, et ouvre un nouveau regard sur les pratiques de l’art aujourd’hui.
Cette manifestation est l’occasion de souligner l’émergence de cette nouvelle figure du curateur qui s’épanouit au plus près des artistes. Ce personnage, souvent indépendant, qui invente des expositions à travers le monde, n’est ni galeriste ni conservateur,
il échappe aux règles académiques, comme à celles
du marché de l’art ou aux codes de l’institution. C’est un franc-tireur, un amateur du hors-piste, un nomade
à la recherche de dépaysement poétique, politique et esthétique. Seul ou en groupe, ce curateur débusque l’inédit et crée des dispositions temporaires où des artistes d’horizons divers sont rassemblés autour d’un propos, d’une idée, d’une vision. Il n’est plus l’interprète d’un moment ou d’un mouvement, ni le garant ou le théoricien d’un nouveau chapitre de l’Histoire de l’art,
il est d’abord en compagnonnage avec les artistes, heureux d’inventer et d’expérimenter auprès d’eux. De Félix Fénéon à Clement Greenberg, le 20ème siècle a connu l’apogée du critique d’art, magnifiquement incarné en France par Pierre Restany. Puis a émergé dans les années 1970-1980 avec Harald Szeemann, Germano Celant ou Jean-Hubert Martin, la figure
du « faiseur d’expositions ». Depuis, ils se sont multipliés, portés par une nouvelle vague d’inventivité, d’indépendance et d’audace. À l’instar d’Hans Ulrich Obrist ou Klaus Biesenbach, ils se font souvent appeler en français « curateurs », mot qui viendrait de l’anglais to care / prendre soin, plutôt que « commissaire ».
Aujourd’hui, « Nouvelles vagues » témoigne de cette transformation de l’écosystème de l’art.
Le jury est composé de : Hans Ulrich Obrist (Co- directeur, Serpentine Gallery), Massimiliano Gioni (Directeur associé et curateur, New Museum), Jens Hoffmann (Directeur adjoint, Jewish Museum, New York), Jean-Hubert Martin (Commissaire d’expositions indépendant), Xavier Franceschi (Directeur, Frac Ile-de-France), Colette Barbier (Directrice, Fondation d’entreprise Ricard), Fabienne Leclerc (Comité professionnel des galeries d’art), Alain Reinaudo (Institut français), Jean de Loisy (Président du Palais de Tokyo) et les curateurs du Palais de Tokyo.