Dès cet automne, le musée invite dans le cadre d’une exposition intitulée « De la nature » quatre plasticiens de renommée internationale pour qui la question du rapport de l’humain à la nature est essentielle : Philippe Cognée, Cristina Iglesias, Wolfgang Laib et Giuseppe Penone.
La relation de l’homme à la nature apparaît d’ores et déjà comme un des sujets majeurs du XXIe siècle. La prise de conscience écologique à l’échelle planétaire qui a marqué ces deux dernières décennies est en train de bouleverser nombre de systèmes de pensée dans des domaines aussi divers que ceux de l’économie, du social, du politique ou du culturel... Cette question du lien entre l’être humain et son environnement n’est pourtant pas nouvelle. Elle se situe même au fondement des origines de l’humanité et surgit, de fait, dès l’instant où l’homo sapiens commence à conceptualiser ce qui l’entoure, notamment par les dessins et les peintures rupestres.
Pour revenir sur ce thème déterminant de la création artistique, les quatre artistes invités qui furent au demeurant déjà présentés à Grenoble lors d’expositions monographiques, viennent d’horizons très différents et permettront, grâce à leurs propositions plastiques inédites, d’éclairer sous des aspects résolument originaux et singuliers cette relation. Ainsi pour Philippe Cognée, seul peintre de la sélection, le paysage apparaît dans son œuvre en contrepoint de ses vues urbaines qui l’ont fait connaître, comme l’expression d’un chaos ordonné, à la fois lieu originel et vital en même temps que sauvage et menaçant. Pour Cristina Iglesias, la nature se manifeste sous l’aspect de « motifs décoratifs » qui subvertissent les formes architecturales qu’elle édifie, posant à nouveau avec ironie et sensualité la question du rapport entre nature et culture. Avec Wolfgang Laib, la relation à la nature s’inscrit dans une démarche d’ordre spirituel où l’œuvre d’art devient offrande à la vie et à la Création. Enfin, Giuseppe Penone, dans un rapport fusionnel avec les éléments, révèle les énergies qui traversent l’être humain et l’unissent de manière consubstantielle à son milieu d’origine, la nature.